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    "Un autre clou planté dans le cercueil de l'industrie de la chasse aux phoques."J'aime beaucoup cette expression formulée par Rebecca Aldworth, responsable de la section canadienne de l'association Humane Society International.
    Il faut dire que Rebecca, elle est réjouie.

    La Cour de justice de l'Union européenne vient de déclarer irrecevable le recours intenté par l'organisation Inuit Tapiriit Kanatami (qui représente les inuits des 4 régions du Canada).
    Inuit Tapiriit Kanatami voulait faire invalider l'embargo sur les produits du phoque dans les 27 pays membres de l'Union européenne.
    Je te rappelle en effet que la décision du parlement européen (par 550 voix contre 49) interdit toute commercialisation ou importation des produits issus de la chasse aux phoques.
    Depuis cet embargo, cette chasse est moribonde.
    Et c'est heureux.


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  • SG_pano_abattage

    Tu liras ci-après avec grand intérêt une tribune parue sur le site du quotidien l'Humanité le 8 septembre et signée par Pascal Lardellier, professeur à l'université de Bourgogne (Dijon).  

    L’évolution des mentalités nous emmène-t-elle vers la fin de la consommation de viande ?

    L’été voit les Français s’adonner à l’une de leurs passions de prédilection, le barbecue. Mais, de plus en plus, celui-ci fait débat. Et le terme de la controverse ne concerne pas le choix des pièces à griller ou la manière de les accommoder. C’est le fait même de manger de la viande qui est remis en question, jusqu’à lui conférer le goût amer d’une culpabilité diffuse.

    Longtemps, la consommation de viande a été considérée comme un allant-de-soi culturel et gastronomique. On en mangeait trop, en toute bonne conscience, et en dépit des prescriptions des nutritionnistes. Nous ingurgitions des tonnes d’animaux de toute sorte, jeunes et adultes. Et nous n’avions pas vraiment de scrupules à être « zoophages », c’est-à-dire à accepter de considérer que la portion servie dans l’assiette venait bien d’un animal, que l’on pouvait se représenter. Mais, doucement, les mentalités évoluent, sur fond de conscience écologique et d’éveil à la cause et à la souffrance animale. De « zoophages », « mangeurs de bêtes » assumés, nous devenons « sarkophages », « mangeurs de chair », selon la dichotomie anthropologique.
    De plus en plus, il nous répugne de voir, ou de simplement deviner, que cela a été vivant. Coûte que coûte, la viande doit être « désanimalisée » pour devenir mangeable. Les fast-foods excellent dans cet exercice de travestissement. Leurs spécialités ne réfèrent pas à l’origine animale (nuggets, burgers et autres wraps), la viande y devient parodique, avec l’omniprésence parodique du sang, le ketchup, pour tout adjuvant. Ces univers-ci sont enfantins, et non plus tragiques. Bel opportunisme symbolique…

    Plus largement, depuis peu, un ensemble de documentaires, d’enquêtes et d’essais ont dévoilé « l’enfer du décor » de la production de viande, mettant des maux et des images sur l’infinie souffrance des « bêtes à manger », et aussi sur la responsabilité philosophique du fait de se nourrir d’animaux, élevés et tués à cette seule faim. Ces contributions, faisant l’éloge de la compassion pour ces bêtes dont on a longtemps dénié la sensibilité et narrant de spectaculaires conversions au végétarisme, revisitent toutes l’antique et définitif Manger la chair, de Plutarque.

    Est d’ailleurs révélateur de l’évolution des mentalités le débat ouvert depuis quelques années autour du foie gras et du martyr des oies gavées. Sur fond de particularisme gastronomique et culturel, celui-ci fut longtemps un impensé. Mais désormais, plus un dîner de fête sans que l’un des convives ne casse l’ambiance en évoquant le triste sort des palmipèdes, et les « images insoutenables du gavage ».

    Cette prise de conscience, encore minoritaire, est cependant une tendance émergente, et à ce titre elle devrait gagner du terrain dans les années à venir. Les végétariens ont longtemps représenté la portion congrue des mangeurs hexagonaux ; de pures curiosités, au pays d’une gastronomie élevée au rang d’art, mettant la viande au centre de la table. S’ils sont trois millions en Grande-Bretagne, ils seraient déjà, symboliquement, un million en France. Leur nombre devrait croître, l’attention à leur cause se percevant dans la multiplication de l’offre : menus végétariens systématiques dans les fast-foods, les collectivités, les transports, de plus en plus dans les restaurants. Une alternative végétarienne existe bel et bien désormais. La jeunesse en serait-elle le porte-étendard ? En tout cas, presque 20 % des étudiants américains auraient déjà banni la viande de leurs assiettes.

    Pour autant, on n’a jamais mangé autant de viande chez nous : des centaines de millions d’animaux de toute sorte sont abattus chaque année, qui finissent dans nos frigos, nos assiettes ou nos poubelles. Et les scandales sanitaires ayant traversé le paysage agro-industriel depuis quelques décennies (veaux aux hormones, vache folle, épidémies aviaires…) refrènent bien peu nos appétits carnassiers.

    Un autre argument devrait de plus en plus entrer en ligne de compte, qui pèse lourd dans la balance de notre frénétique consommation de viande : produire celle-ci a un coût écologique exorbitant. Les calculs prenant en compte l’arrosage des céréales et la nourriture des animaux, puis leurs diverses itinérances en camions, les gaz émis par les bovins, la gestion de l’abattage et des carcasses, l’emballage, etc., révèlent au final un crime de lèse-environnement. Ajoutons-y les méfaits sanitaires d’une consommation excessive, désormais clairement (d)énoncée, et nous pouvons considérer que, bien sûr, nous mangerons encore de la viande, mais en carnivores avertis, de plus en plus dotés d’une conscience éco-responsable quant au contenu de nos assiettes, et d’empathie pour les bêtes. Bref, l’œil de la culpabilité risque désormais de nous scruter depuis le fond de nos assiettes…


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  • poules

    Cette disposition dramatique de l'esprit de l'homo sapiens à tuer son semblable dans les conditions les plus horribles, n'est pas une aberration mentale de quelques brutes rarissimes.
    Elle a été exprimée dans des philosophies racistes et des discours nombreux, finement travaillés, amplement approuvés et applaudis dans des circonstances que l'on connaît.
    Posons la question : si l'homme est capable d'agir ainsi envers l'homme, que ne peut-il faire envers l'animal ?
    La réponse est simple : il en fait ce qu'il veut. Tout ce qu'il veut. Il le dorlote si son plaisir est là, il le torture si tel est son projet.
    Actuellement, les élevages industriels d'animaux ne constituent pas un évènement dû au hasard. Ils traduisent l'état d'une civilisation, ses penchants, ses maladies, ses faiblesses.

    Alfred Kastler - Le grand massacre


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    restauration_collective_GEMRCN

    Communiqué de l'association L214

    Des décrets en préparation vont réglementer la restauration collective. Ces décrets basés sur la recommandation du Groupement d’Étude des Marchés de la Restauration Collective et de la Nutrition (GEMRCN) imposeraient, à hautes doses, la présence de produits d’origine animale dans les menus.
    Rien d'étonnant, le GEMRCN compte parmi ses membres de nombreux représentants des industries agroalimentaires comme l'Association Nationale des Industries Agro-alimentaires, le Syndicat des entreprises françaises des viandes (SNIV- SNCP), Nestlé... dont la vocation naturelle est de placer au mieux leurs produits.

    Les règles régissant la restauration collective devraient prendre en compte les questions nutritionnelles et également l’ensemble des aspects liés à l’alimentation : environnement, équité dans le partage des ressources, souffrance animale, santé publique et liberté de conscience.

    L'association L214, coordinatrice de Viande.info, a adressé un courrier au Président de la République et au Premier Ministre leur demandant de renoncer à promulguer des décrets qui imposeraient une vision étriquée et néfaste de l'alimentation à l'opposé d'une approche globale, pourtant indispensable.

    Parce que la restauration collective publique doit être exemplaire d’une alimentation responsable et solidaire, nous ne voulons pas d’une restauration collective régie par la recommandation du GEMRCN !
     

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  • ane
     
    J'aime l'âne si doux
    Marchant le long des houx
    Il va près des fossés
    D'un petit pas cassé
    Il porte tout : les pauvres
    Et les sacs remplis d'orge.

    Il réfléchit toujours
    Ses yeux sont en velours
    Car, il est aux yeux de Dieu
    L'âne doux du ciel bleu.
    il a fait son devoir
    Du matin jusqu'au soir.

    Il reste dans une étable
    Résigné, misérable,
    Ayant bien fatigué
    Ses pauvres petits pieds.
    il a tant travaillé
    Que ça vous fait pitié.

    L'âne n'a pas eu d'orge,
    car le maître est trop pauvre,
    Il a sucé la corde,
    Puis a dormi dans l'ombre...
    Il est l'âne si doux
    Marchant le long des houx.
     
    Francis Jammes

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