• rubon41_f0669

    Voilà un bouquin de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer qui va faire date :

    "La conduite des hommes à l’égard des animaux fait depuis toujours l’objet d’une évaluation morale par ceux d’entre nous que la souffrance indigne. La philosophie officielle en occident, qui justifie l’exploitation des bêtes pour manger, travailler, expérimenter, nous divertir et nous tenir compagnie, n’a jamais fait l’unanimité.

    L’éthique animale est l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux et cette anthologie est son histoire. Une contre-histoire des animaux, dans laquelle Pythagore, Vinci, Cyrano de Bergerac, Rousseau, Voltaire, Sade, Schopenhauer, Lamartine, Darwin, Wagner, Hugo, Tolstoï, Zola, Gandhi, Russell, Colette, Claudel, Yourcenar, Singer, Levi-Strauss, Derrida, Houellebecq, Onfray et beaucoup d’autres prennent position sur les droits des animaux, les devoirs de l’homme à leur égard, le végétarisme, la chasse, l’expérimentation, la corrida, les zoos et d’autres questions théoriques et pratiques.
    Réunissant 180 auteurs, plus de 40 traductions et plusieurs textes inédits, ce livre de référence est la première et la seule anthologie francophone sur le statut moral des animaux."

    Parution le 7 septembre 2011 (Paris, PUF, 420 pages ). 


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  • ours

    Quel palmarés ! Joli... La France !
    D'abord tancée par la Commission européenne qui lui a rappelé son obligation d'assurer la survie de l'ours brun des Pyrénées.
    Et une deuxième couche qui est passée par la Cour européenne de justice (CEJ), qui a reconnu que la France n’a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger le grand hamster d’Alsace. Ce rongeur fait partie des espèces les plus menacées en Europe. En France, elle est en voie de disparition.
    Mais pourquoi, au final, ces distinctions très médiocres décernées par des instances européennes peu suspectes de partialité ne sont-elles pas étonnantes ?
    Quand des gouvernements successifs lèchent les bottes crottées des viandards, leur accordent, sans rire, un rôle significatif dans la préservation de la biodiversité, tu obtiens ça !
    A la louche, il ne doit rester qu'à peine 200 grands hamsters sur le territoire français.
    T'imagines si N.Kosciusko-Morizet (qui vient de décider de renoncer au lâcher d'une femelle ours pour ne pas contrarier les fanas de l'ultra chasse) confie le dossier 'survie' de ce joli rongeur à la racaille des talus ?
    Elle va d'abord commencer par des tirs sélectifs (un chasseur, il protège en tirant) puis organiser des battues de régulation.
    Dans deux ans...Plus aucun grand hamster !

    Le communiqué de l'association FERUS :

    Protection de l’ours : La Commission européenne rappelle les obligations de la France 

    A la demande de l’eurodéputée Sandrine Bélier (Les Verts/ALE), la Commission européenne a précisé par écrit le 4 juillet les obligations de la France en matière de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées.
    La réponse ne saurait être plus claire !
    Extraits :
    L’objectif de la directive Habitats est d’assurer le maintien ou la restauration dans un état de conservation favorable des espèces d’intérêt communautaire tel que l’ours. »
    « l’existence d’une population d’ours bruns dont les effectifs se limiteraient au minimum viable ne correspondrait pas à un état de conservation favorable. La France a donc l’obligation de prendre toutes les mesures requises devant permettre d’atteindre un tel état de conservation au niveau des Pyrénées. Dans le cas des petites populations qui ne bénéficient pas encore d’un état de conservation favorable, il convient de s’assurer que la population s’accroît de façon à s’en approcher ».
    « L’ensemble des mesures envisagées par la France en faveur de l’ours seront évaluées par la Commission lorsque la Stratégie pyrénéenne pour la Biodiversité sera finalisée. »
    « En cas de condamnation par la Cour de justice de l’Union europénne d’un Etat membre pour défaut de protection d’une espèce protégée par la directive Habitats, l’Etat membre est tenu de mettre en œuvre des mesures adéquates pour remédier à la situation. Si la Commission estime que ces mesures sont insuffisantes, elle peut poursuivre de nouveau l’Etat membre devant le juge communautaire pour non exécution ou exécution partielle de l’arrêt de la Cour et proposer à cette dernière d’imposer audit Etat membre le paiement de pénalités financières. »

    Voilà qui rappelle chacun à ses devoirs, un mois après la décision du gouvernement français de ne pas lâcher une ourse dans les Pyrénées, condamnant de fait la population béarnaise.
    C’est donc également dans ce cadre que le Comité de massif pyrénéen devra élaborer la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité.
    Pays de l’Ours-Adet renouvelle son appel au dialogue et restera vigilante quant au respect de la loi en matière de protection des espèces menacées.


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  • 4000bsca3

    Les objectifs de la campagne Bronzez Sans Cruauté :
    1°informer les consommateurs sur la période de transition liée à l'entrée en vigueur de la Directive Cosmétiques de l'UE, le 11 mars 2009 tout en appelant le public à la plus grande vigilance, en cette période de transition et vu les menaces qui pèsent actuellement sur la date butoir de 2013 en raison de la pression des lobbies et aussi concernant les produits des fabricants ayant pratiqué ou fait pratiquer des tests sur des animaux pour les ingrédients entrant dans la composition de leurs produits.
    2°signaler au public que les produits d'entretien ne sont aucunement concernés par la Directive Cosmétiques et qu'ils sont toujours massivement testés sur des animaux. 
    3°informer les passants de l'existence de marques sérieuses et fiables de produits cosmétiques et d'entretien qui n'ont pas fait sous-traité de tests sur des animaux pour les ingrédients de leurs produits avant l'entrée en vigueur de la réglementation européenne sur les cosmétiques.

    Pour prendre connaissance des marques qui proposent des produits solaires aucunement testés sur les animaux : http://bronzez-sans-cruaute.org/images/produitssolaires_a5.pdf

     


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  • sally_018

    Il s'est passé quelque chose d'incroyable, il y a un peu plus de 15 jours, à Londres.
    La Chambre des communes (l'équivalent de notre Assemblée nationale) a forcé le gouvernement de David Cameron à interdire définitivement la présence d'animaux sauvages dans les cirques au Royaume-Uni.

    Le 23 juin, les députés, toutes tendances confondues et rassemblés dans une unanimité assez singulière, ont rejeté la proposition du gouvernement de mettre en place un systéme de dérogation/autorisation et ont, à l'inverse, exigé purement et simplement l'abolition de la détention de lions, tigres et autres éléphants dans les cirques britanniques.
    La défaite est cuisante, l'humiliation certaine... 

    La date d'effet de cette disposition a été fixée au 1er juillet 2012.
    Les poids lourds du gouvernement avaient tout tenté pour éteindre le feu, usant du rappel à la discipline de groupe et menaçant les députés conservateurs 'indociles' de représailles. 

    C'est le cas notamment de Mark Pritchard, député très actif dans le combat, à qui ils ont proposé un bon boulot au gouvernement s'il se calmait et des ennuis, au contraire, s'il ne rentrait pas dans le rang.

    Un sondage réalisé l'année dernière montrait que 94,5% de la population se déclarait favorable à l'interdiction totale de la détention d'animaux sauvages dans les cirques.

    On prête désormais l'intention à ces mêmes députés de s'intéresser au sort des renards et des blaireaux, chassés dans les conditions que l'on connaît.


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  • images

    Tu liras avec grand profit l'entretien ci-après réalisé par une journaliste (Maïté Darnault) du magazine Le Monde des religions, édition n°48 de juillet/août,  avec Florence Burgat, philosophe spécialiste de la condition animale et directtrice de recherche à l'INRA-CNRS.

    Dissociant l’ «institution de la viande» contemporaine de la prédation, la philosophe Florence Burgat considère le végétarisme comme le fondement d’une éthique au service de la condition animale.

    Quelle thèse développez-vous sur la condition animale ?
    Dans un travail sur la place et la fonction du concept d’animalité dans la philosophie moderne et contemporaine, j’ai montré en quoi les animaux sont définis de manière privative : ce que l’homme a, l’animal ne l’a pas - il est sans âme, sans raison, sans langage, sans conscience. Une perspective continuiste, mais au fond peu différente du dualisme radical, présente les animaux comme des ébauches de l’humain : ils ont moins de langage, moins de raison, moins de culture. Ces approches me semblent peu satisfaisantes.
    Dans la lignée des approches phénoménologiques de la singularité animale, je m’interroge sur l’existence animale, en restant consciente de l’extrême variété de ses formes : dans quelle mesure peut-on parler d’une existence animale, donc d’un rapport à l’expérience, au plaisir et à la peine, à l’affectivité, au monde environnant ?
    La mise en évidence d’une existence animale, et non d’une « simple vie », comme le clame une tradition bien ancrée, peut permettre de fonder une éthique à l’égard des animaux.


    Vous vous interrogez de manière critique sur le sort réservé aux animaux dans les sociétés occidentales…
    De la chasse aux techniques d’élevage, le rapport de l’homme aux animaux a toujours été violent, voire cruel. Cependant, une grande rupture a eu lieu avec la révolution industrielle. Car non seulement les moyens scientifiques et techniques permettent d’exploiter un plus grand nombre d’animaux, mais le champ des domaines d’utilisation des animaux s’est considérablement accru.
    On produit désormais un stock d’animaux sélectionnés, façonnés, adaptés par les techniques de la génétique aux attentes notamment dans les domaines de la boucherie, de l’expérimentation, mais aussi des animaux dits de compagnie.


    Vous êtes vous-même végétarienne. Qu’est-ce que le « végétarisme éthique » ?
    Les personnes qui pratiquent un « végétarisme éthique » sont des personnes qui, à la faveur d’expériences ou d’informations sur l’élevage, le transport, l’abattage, mais aussi la pêche, ont décidé de ne plus se nourrir de ce qui provient de la mise à mort.
    Il ne faut cependant pas se fermer les yeux sur les problèmes éthiques posés par la consommation des « produits laitiers » où la mort de la « reproductrice » n’est que différée et où le petit, que l’on fait naître afin d’obtenir du lait, est tué au plus tard à six mois. Si la production d’œufs ne pose pas ce problème, la sélection des poules pondeuses, les conditions de cet élevage et la durée de vie extrêmement courte de ces animaux « forcés » rendent aussi cette production contestable du point de vue du végétarisme éthique. Du coup, le végétarisme éthique, s’il se veut cohérent, tend vers le végétalisme.


    Que pensez-vous des arguments de Dominique Lestel ?
    Tout d’abord, le fait de regarder d’emblée un animal comme un « individu » que l’on va tuer pour le manger est, à mon sens, à l’origine de toutes les autres formes de violence. Ensuite, pourquoi l’être humain devrait-il forcément s’identifier à un carnivore alors qu’il est omnivore ? Je conteste vivement cette manière de toujours ramener l’animal à la prédation. Il s’agit en réalité d’alimenter une certaine image de l’« animalité ». De plus, il y a une différence fondamentale entre la prédation et l’institution de la viande.
    Le modèle du carnivore qui part en chasse ne nous correspond plus : nous allons au supermarché et nous achetons un morceau de viande dans une barquette. Je suis très réservée quant au fait qu’il y ait une « part animale » dans l’homme, parce que ce l’on évoque ainsi est la pulsion obscure, incontrôlable, dont il faudrait s’accommoder… Qu’il y ait, comme Freud a pu le montrer, une pulsion de mort chez tous les organismes vivants, oui. Mais il ne s’agit pas de la « part animale » de l’homme, c’est quelque chose d’inhérent à presque tout le vivant : le grand mystère du mal en quelque sorte.
    Quant à dire que les végétariens n’aiment pas les animaux car ils ne les mettent pas dans leur estomac, faut-il comprendre que nous devrions nous mettre à manger tous ceux que nous aimons ?!


    Quelles évolutions concrètes le mouvement animaliste a-t-il permis ?
    Par exemple, l’Autriche a interdit en 2005 les animaux sauvages dans les cirques, les élevages destinés à la fourrure et de ceux en batterie de poules pondeuses ; en 2006, l’expérimentation sur les grands singes ; en 2008, l’élevage de lapins en cages. On note un changement de vocabulaire dans les directives européennes : il est non seulement fait état de la « douleur » et de la « souffrance » des animaux, mais aussi de leur « détresse » et de leur « angoisse ». N’est-ce pas une sorte de terrible aveu ?
    On peut être plus que réservé quant à l’existence d’un « carnivorisme éthique », car au-delà de la contradiction dans les termes, une double contrainte apparaît. Elle consiste à réclamer en même temps deux regards qui se contredisent l’un l’autre : comment est-il possible de considérer les tombereaux d’animaux déversés chaque jour dans les abattoirs, et qui sont là pour faire tourner la machine, comme « des êtres sensibles qui méritent notre respect » ?


    On reproche parfois aux végétariens leur manque de réalisme…
    Pourquoi tenir tant à ce que la boucherie continue ? Il est intéressant de voir que les plus opposés au remplacement de la viande de boucherie par la viande in vitro (c’est-à-dire la culture de muscles obtenus à partir de cellules, et qui fait l’objet d’intenses recherches), ce sont les carnivores. Donc ce qu’ils veulent continuer à manger, c’est un animal qui était vivant, un individu. Je suis favorable au développement de la viande in vitro. Ne résout-elle pas tous les problèmes que pose l’élevage ? Viande non-consommatrice d’espace, d’alimentation et d’eau, non-polluante, dépourvue de tout agent pathogène, viande qui permettrait de maintenir le « plat de résistance » et donc de sauver la convivialité que certains jugent mise en péril par l’alimentation végétarienne… Voilà qui prend en compte beaucoup d’éléments de réalité.


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