• Quand tu visites le parc d'attraction animalier Cigoland à Kintzheim (centre Alsace), tu es frappé par l'amour que les proprios doivent porter aux animaux : bateaux tamponneurs, mini golf, toboggans, circuit de voitures électriques, monorail, petit train de visite etc.

    Ah oui...Il y a aussi des animaux, comme des chimpanzés, des chats, des chiens et des reptiles. Mais ils sont utilisés par le cirque des Joubinos, troupe intégrée au parc.

    De façon tout à fait annexe, il y a des cigognes (d'où l'intitulé du parc), des émeus, des poneys, des lamas...

    Quand je dis que ces animaux sont accessoires, qu'ils n'ont, intrinséquement aucune valeur, cela ne veut pas dire que leur présence est accessoire. Bien au contraire.

    C'est même le coeur du concept. La présence de bestioles toutes mignonnes et notamment de la cigogne est obligatoire pour faire venir pleins de familles, pleins de gosses et pleins de bons gros sous.

    Crois-tu que les visiteurs auraient ce regard patient, intéressé, vers ces animaux, regard qui leur ferait comprendre très vite, d'ailleurs, qu'il n'y a que désarroi, misère, ennui et absence d'insousciance sauvage ?

    Non. Passée la curiosité factice, il ne restera que l'indifférence au sort de ces animaux, considérés comme des sujets d'amusement, de distraction, collection montée à la va-vite par un particulier en 1974 pour se faire de la tune sans trop de contraintes.

    Cigoland est un complexe de loisirs, avec hôtel et restaurant. L'animal sert de prétexte pour attirer les groupes scolaires, les familles, le client.

    Cigoland fait l'objet d'une plainte déposée par la Société de protection des animaux (SPA) de Lièpvre et l'association Arche de Noé d'Ernolsheim-sur-Bruche pour 'cruauté envers les animaux' et 'non respect des règles de transport'.

    Le 26 juin lors d'un contrôle routier à quelques centaines de mètres du parc Cigoland, les gendarmes ont découvert dans une camionnette conduite par deux employés du parc plus de 40 000 poussins entassés dans 75 sacs poubelles.

    Ces poussins étaient destinés à servir de nourriture aux cigognes. Les oisillons étaient tous morts asphyxiés.
    Dans des cartons se trouvaient une centaine de poussins vivants qui étaient affectés eux à l'alimentation  des reptiles du cirque en résidence à Cigoland.

    D'après les infos, pour nourrir ses cigognes, le parc a besoin d'un approvisionnement d'une tonne de poussins par mois.
    La gendarmerie de Sélestat mène actuellement une enquête préliminaire pour transport et abattage d'animaux non conformes au règlement sanitaire.



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    John Maxwell Coetzee, né au Cap (Afrique du Sud) en 1940 a reçu le Booker Prize (l'un des plus importants prix remis aujourd'hui) en 1983 et en 1999, le Fémina étranger en 1985, le Jerusalem Prize en 1987, le Commonwealth Literary Award en 2000 et le prix Nobel de littérature en 2003.

    'The lives of animals' est paru en 1999.

    L'industrialisation de l'abattage des animaux de rente est au centre de ce récit. C'est à dire que la façon dont on traite ces animaux, créatures vivantes, sensibles, dans les industries de l'élevage, de la transformation puis du massacre à grande échelle conduit à faire des parallèles effroyables avec la Shoah, c'est à dire l'utilisation 'efficace' et 'rentable' des corps après brutalisation terrible et meurtres de masse.

    Voici ce que J-M Coetzee dit :

    "Permettez-moi de le dire ouvertement : nous sommes entourés par une entreprise de dégradation, de cruauté et de meurtre qui surpasse tout ce que dont le troisième Reich fut capable, dans la mesure où notre entreprise est sans fin, qu'elle s'autogénère, qu'elle fait venir sans cesse des lapins, des volailles, du bétail au monde dans le seul but de les tuer".

    Ce livre n'a pas été traduit en français. Pas encore.

    Combien de temps faudra-t-il pour prendre conscience que le massacre industrialisé des animaux et celui des personnes, amérindiens, arméniens, juifs, tutsis, hier, sont entremêlés ?

    Je sais, ce n'est pas très joyeux, tout ça; mais j'ai relu aujourd'hui une nouvelle d'Isaac Bashevis Singer (1904-1991), écrivain juif (yiddish plus exactement), prix Nobel de littérature lui aussi en 1978 et où on peut lire ceci : " [...] Pour ces créatures (les animaux), tous les humains sont des Nazis".

    In his thoughts, Herman spoke a eulogy for the mouse who had shared a portion of her life with him  and who,
    because of him, had left this earth. "What do they know--all these scholars, all these philosophers, all
    the leaders of the world--about such as you? 
    They have convinced themselves that man, the worst transgressor of all the species, is the crown of creation.
    All other creatures were created merely to provide him with food, pelts, to be tormented, exterminated.
    In relation to them, all people are Nazis; for the animals it is an eternal Treblinka. Isaac Bashevis Singer, "The Letter Writer"

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  • Ce fut très long et ardu mais on y est presque.
    C'est Brigitte qui doit être contente...30 ans d'indignation, de colère...

    Le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, a annoncé en fin de semaine dernière qu'il proposera bientôt à la Commission européenne d'adopter une résolution demandant aux Etats-membres de l'UE d'interdire l'importation des produits issus de la chasse aux phoques (peaux, graisses etc).

    La France, qui préside l'UE, a précisé qu'elle apportera son soutien à ce règlement.

    L'été dernier, peut-être t'en souviens-tu, une très large majorité de députés européens avait voté une déclaration écrite invitant l'institution à agir dans ce sens.

    Le gouvernement canadien a tout fait pour éviter cette issue. Il ne restera, pour lui, s'il veut rester crédible, qu'à mettre en pratique les mesures de rétorsion commerciales qu'il avait envisagé en représailles.

    Comment vais-je faire pour me passer des 30 kg de sirop d'érable que je consomme annuellement ?

     


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  • C'est un travail remarquable sur une situation pourtant affligeante.

    C'est un saisissant rapport sur le monde du cirque animalier et l'exploitation sordide, glauque et contre-nature de l'animal pour le fric.

    Franck Schrafstetter, de l'association Code animal, a réalisé un état des lieux complet, acéré et définitif sur la captivité et le dressage des animaux dans les cirques français.

    Publié il y a peu, il a été élaboré pour la SPA, la Fondation Assistance aux Animaux et le CVA (Comité de Vigilance et d'action pour le bien-être Animal).

    N'importe quelle asso luttant contre la maltraitance animale devra reconnaître que ce rapport est indispensable.

    Je te mets quelques extraits plus bas. Et le lien. Evidemment.

    Après la lecture de tout ça, tu vas me faire le plaisir d'enregistrer le document (format PDF) sur ta bécane et l'imprimer.

    Ecoute-moi bien : dès qu'un collègue, un proche, un membre de ta famille, te les brisera menues en te disant que ses gosses vont aaaadoooorer le numéro des tigres du cirque Dunoeud, que ces fauves ont l'air si bien traités, si heureux, que les fêtes de Noël sans amener les enfants au cirque voir les otaries jouer au foot, c'est pas pareil, tu lui remets ce rapport illico.

    Si tu refuses de le faire, je le saurais.
    Et là, je viendrai (ce n'est pas du conditionnel mais du futur) chez toi pour vider ton bar de tout ce qui ressemble à une pistache, une amande salée ou une noix de pécan et ton domicile sera infesté, en cette occasion, de plusieurs millions de puces grosses comme des kiwis.

    "Le cirque est le royaume de l'anthropomorphisme par excellence : on affuble les animaux d'attributs humains (robe,tutu, cigarette, verre...), de positions humaines (assis, debout...) ou d'intentions humaines (défilés, applaudissements...) tout en imposant une domination écrasante de l'homme sur l'animal.

    C'est un paradoxe qui montre à quel point l'animal est utilisé comme un objet et non pour ce qu'il est.
    On ne le présente pas, on le travestit, on l'asservit, le transformant ainsi en un « animal de cirque », comme s'il existait par essence des 'races d'animaux de cirque'.

    L'animal en piste est présenté sous l'angle exclusif de sa soumission à l'homme.
    Lesfélins feulent face à un dompteur qui joue de son fouet, offrant le spectacle trompeur de la maîtrise du monde sauvage, alors que le dresseur d'éléphant derrière une apparente volubilité plie l'éléphant à son bon vouloir. Chaque numéro vise à démontrer une suprématie de l'homme sur la bête qui exécute les numéros les plus ridicules : ours sur une mobylette, éléphant faisant le poirier, singes en tutu...

    La coercition de l'animal pour l'exécution de ces tours est en soi une violence. L'ankus (pique) et le fouet utilisés lors des séances de dressage ne sont que les accessoires de cette brutalité.
    Afin de gommer toute connotation coercitive, les gens du cirque utilisent de plus en plus le terme d'éducateurs plutôt que de dresseurs."

    http://www.code-animal.com/rapport_cirque2008.pdf

     


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    Il y a des chiffres, dans cette enquête, qui laissent salement songeur tellement ils sont atterrants.

    Figure-toi que sur 100 chiens abandonnés, 95 sont des chiens de moyenne et grande taille.

    C'est ce qui ressort du sondage sans précédent conduit par la Fondation 30 millions d'amis et BVA auprès d'un nombre significatif de refuges.

    Mais dis-moi, ça signifie quoi ? Que neufs chiens sur 10 sont abandonnés parce qu'ils ont grandi ! Qu'un paquet conséquent d'abrutis (il y a environ 60000 abandons de chiens et de chats, par an, en France) a acheté ou pris un chiot berger allemand, golden retriever, berger malinois ou dalmatien sans penser une seule seconde que la peluche craquante allait grandir, grossir et devenir vite adulte !

    Ils ont quoi dans la tête ? De la paille ? Et ça se passe en France, pays qui a vu naître la philosophie des Lumières...lumière faiblarde ouais, celle qui éclaire les chiottes !

    Bref, à la lecture des résultats de ce sondage, tu te dis que c'est foutrement mal barré pour obtenir un véritable statut juridique de l'animal.

    Un exemple ? 85%  des propriétaires de toutous remis à des refuges se foutent éperdument du sort qui attend la bestiole qui les avait attendrit quelques mois auparavant.

    Et les raisons qui sont balancées par ces lâches ? Que de la flûte, de la mauvaise foi, le coup de l'allergie, le chien trop agressif vis-à-vis du bébé etc.

       

    A la lecture du second tableau, tu noteras l'amour et l'affection qui ont entouré les clebs largués : presqu'un chien sur deux a été victime de maltraitance. Tu sais, ce que ces gens là appellent réprimandes ou encore cajoleries très appuyées...bin tiens, faut bien qu'elle comprenne la sale bête, à faire ses besoins n'importe quand et n'importe où...

    Et l'inclination, toute provisoire, pour cette boule de poil devient finalement chiante et la bestiole devient encombrante.
    Tuteur versatile ? Oui. Maître irresponsable ? Evidemment. Propriétaire con ? Quelle question !

    Pour se rendre compte qu'en janvier c'est l'hiver, que la pluie, ça mouille et que sortir le chien ça devient gavant, faut pas être fûté.
    Si en plus les papattes de l'animal salissent le tapis blanc crème du salon...

     


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