• L'article du jour est dédié à quelques lectrices et lecteurs de ce blog et délivre un modeste hommage à un homme, méconnu aujourd'hui.

    Ce papier, c'est en quelque sorte une pensée pour toutes celles, tous ceux qui ont eu affaire, une ou plusieurs fois dans leur vie, malheureusement, à un vétérinaire trop professionnel, habile, bon technicien sûrement, mais sans passion ni sollicitude pour la souffance de l'animal et la détresse de sa maîtresse ou de son maître.

    Je pense à vous, obligés, parce que c'était le hasard ou le manque de bol, de faire appel aux services d'un vétérinaire à sang froid, tellement plein d'assurance qu'il en est arrivé à croire et faire croire que la survie du protégé reste accesssoire (il faut abréger ses souffrances...Ou la piquouze libératrice, pour qui au fait ?) et la rémunération du travail accompli essentielle.

    Oui, je parle de ces vétos qui ne veulent pas, ou plus, répondre avec les mots qu'il faut et le temps nécessaire, au désarroi d'un homme ou d'une femme désarmé(e) devant les plaintes d'un petit animal de compagnie.
    Oui, je parle de ces vétos qui ont la main facile pour pratiquer l'injection léthale...C'est foutu...Faut le piquer, on se charge du corps...80 euros, ne remplissez pas votre chèque...Client suivant !
    Oui, je parle de ces vétos qui méritent cette réputation d'hommes insensibles, car même si le métier est rude, ce n'est pas une raison pour ne pas adoucir la peine de celle et celui qui craque devant la résignation muette de sa bestiole.

    J'en connais, de ces vétérinaires, dont on a l'impression qu'ils font ce job parce que...
    Et suscitant l'interrogation douloureuse : "Tu crois qu'il aime les bêtes ?"

    Je fais, a contrario, un petit propos sur Fernand Méry, docteur vétérinaire, auteur de très nombreux ouvrages, un homme sympa, rebelle à la souffrance de l'animal, pionnier du mouvement de protection animale en France.

    Fernand Méry, une autre génération, toute une époque, tenant un discours qui semble décalé de nos jours, si prosaïques, efficaces et soucieux de rentabilité.

    Fernand Méry était de ces hommes qui passaient une nuit entière dans une étable, en nage, brisés de fatigue, sans ménager le moindre effort, pour sauver une vache âgée dont la matrice était renversée.

    Fernand Méry était un véto exceptionnel, comme il en existe encore, heureusement. Des qui ne pensent pas de suite au pratique, à l'économique et à la piqûre.

    Voici un extrait de son bouquin (édité en 1961 aux Editions Robert Laffont). "Médecin des bêtes; le roman d'une vocation."

    Il s'adresse aux jeunes vétérinaires sortis des études.

    " C'est entendu, la recherche expérimentale et l'entraînement chirurgical sont devenus inévitables; mais ce sont les esprits qu'il faudrait éclairer, l'éducation des coeurs qu'il faudrait entreprendre puisqu'aucune loi en France ne peut empêcher, à l'heure actuelle, un fou toutes portes closes, de couper en tranches un chat vivant, ni le plus célèbre des savants de geler les extrémités d'un chien jusqu'à ce que mort s'ensuive.

    Ce qu'il faudrait, c'est instituer, dès les premières leçons, dès les premiers travaux pratiques une école de la pitié;
    cette pitié dont nous n'osons jamais parler entre confrères, comme si nous avions peur de confronter-même entre nous- les bilans de nos désertions."

     


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  • "On ne peut pas, sous prétexte qu'il nous est impossible de tout faire en un jour, ne rien faire du tout !
    Gardons au coeur l'impatience de faire. Et l'indignation dans l'action."
    L'abbé Pierre.

    Cela fait deux ans que je vitupère, sur ce blog, contre les ignominies commises par les viandards et leur infect penchant à gérer le vivant comme un tueur en série gérerait un groupe d'adolescent(e)s.

    Valérie et son association réparent, tant bien que mal, les saloperies infligées par les chasseurs à nos amis de la forêt, rescapés terrorisés des tueries et autres battues dominicales.

    La forêt de Léa. Le nom est beau, la mission ardue. Bin oui, accueillir, s'occuper, choyer, placer les victimes collatérales des tueurs de l'aube, c'est pas du gâteau !

    Cette association s'intéresse plus spécialement aux bêtes à groin, marcassins orphelins, cochons extraits du circuit les menant à l'abattoir. Bêtes à groin, pauvres bêtes, tuées pour le plaisir ou pour leur chair. Pauvres bêtes, pauvres animaux.

    La forêt de Léa est une petite asso qui consacre ses maigres ressources à faire durer un chouette refuge pour les hôtes malheureux qui lui sont confiés, à les chouchouter, leur trouver des parrains, des gentils gens qui leur donneront une vie paisible et heureuse.

    La bestiole qui arrive là, elle a connu la détresse.

    Tiens ! Prends l'exemple de ces 2 marcassins (photo). Leur mère a été massacrée par des chasseurs, dans le midi.
    Ils ont été recueillis, discrètement (ce sont des animaux sauvages et donc le droit est strict-et con- en la matière) pour soins puis placement.

    Ils ne sont pas bien vaillants, les petiots, surtout la femelle. Maigrichons qu'ils sont, traumatisés aussi.

    Ils seront donnés à des personnes de confiance une fois pris en charge par des laies.
    Mais il faut des sous. Pas des masses mais il en faut, pour payer le véto, la bouffe, les menus frais, de transport ou autres.

    Tu as le droit de mettre un peu de monnaie, ce que tu veux, pour aider Valérie et son équipe.

    Dis à Val et aux porcinets que tu viens de ma part.

    Le site : http://www.laforetdelea.org  et  la page pour t'intéresser et participer au sauvetage des deux canaillous : http://www.laforetdelea.org/urgences.htm

     


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  • Ce dessin a été réalisé par l'ami Philippe qui, habitant en Gironde, a beaucoup à faire avec les traditions connes et cruelles.
    http://la-mouche-ducoche.blogspot.com/


    Quel article magnifique que celui-là ! Publié dans le Figaro du 24 mars 1896, il s'intitule "L'amour des bêtes".


    Tu le trouveras in extenso sur le site de l'AVA (placé en liens amis).
    Son auteur ? Emile Zola.

    L'amour des bêtes

    Pourquoi la rencontre d'un chien perdu, dans une de nos rues tumultueuses, me donne-t-elle une secousse au coeur ?
    Pourquoi la vue de cette bête, allant et venant, flairant le monde, effarée, visiblement désespérée de ne pas retrouver son maître, me cause-t-elle une pitié si pleine d'angoisse, qu'une telle rencontre me gâte absolument une promenade ?
    Pourquoi, jusqu'au soir, jusqu'au lendemain, le souvenir de ce chien perdu me hante-t-il d'une sorte de désespérance, me revient-il sans cesse en un élancement de fraternelle compassion, dans le souci de savoir ce qu'il fait, où il est, si on l'a recueilli, s'il mange, s'il n'est pas à grelotter au coin de quelque borne ?
    Pourquoi ai-je ainsi, au fond de ma mémoire, de grandes tristesses qui s'y réveillent parfois, des chiens sans maîtres, rencontrés il y a dix ans, il y a vingt ans, et qui sont restés en moi comme la souffrance même du pauvre être qui ne peut parler et que son travail, dans nos villes, ne peut nourrir?
    Pourquoi la souffrance d'une bête me bouleverse-t-elle ainsi? Pourquoi ne puis-je supporter l'idée qu'une bête souffre, au point de me relever la nuit, l'hiver, pour m'assurer que mon chat a bien sa tasse d'eau ? Pourquoi toutes les bêtes de la création sont-elles mes petites parentes, pourquoi leur idée seule m'emplit-elle de miséricorde, de tolérance et de tendresse?
    Pourquoi les bêtes sont-elles toutes de ma famille, comme les hommes, autant que les hommes ?
    Souvent, je me suis posé la question, et je crois bien que ni la physiologie, ni la psychologie n'y ont encore répondu d'une façon satisfaisante.

    D'abord, il faudrait classifier. Nous sommes légion, nous autres qui aimons les bêtes. Mais on doit compter aussi ceux qui les exècrent et ceux qui se désintéressent. De là, trois classes : les amis des bêtes, les ennemis, les indifférents. Une enquête serait nécessaire pour établir la proportion. Puis, il resterait à expliquer pourquoi on les aime, pourquoi on les hait, pourquoi on les néglige. Peut-être arriverait-on à trouver quelque loi générale. Je suis surpris que personne encore n'ait tenté ce travail, car je m'imagine que le problème est lié à toutes sortes de questions graves, remuant en nous le fond même de notre humanité.

    [...] Qui donc l'étudiera? Qui donc dira jusqu'où vont ses racines dans notre être? Pour moi, lorsque je m'interroge, je crois bien que ma charité pour les bêtes est faite, comme je le disais, de ce qu'elles ne peuvent parler, expliquer leurs besoins, indiquer leurs maux. Une créature qui souffre et qui n'a aucun moyen de nous faire entendre comment et pourquoi elle souffre, n'est-ce pas affreux, n'est-ce pas angoissant? De là, cette continuelle veille où je suis près d'une bête, m'inquiétant de ce dont elle peut manquer, m'exagérant certainement la douleur dont elle peut être atteinte. C'est la nourrice près de l'enfant, qu'il faut qu'elle comprenne et soulage.

    Mais cette charité n'est que de la pitié, et comment expliquer l'amour ? La question reste entière, pourquoi la bête en santé, la bête qui n'a pas besoin de moi, demeure-t-elle à ce point mon amie, ma soeur, une compagne que je  recherche, que j'aime ? Pourquoi cette affection chez moi, et pourquoi chez d'autres l'indifférence et même la haine?

    [...] Nous avons eu, à Paris, de vieilles dames qui guettaient les savants vivisecteurs, et qui tombaient sur eux à coups d'ombrelles. Elles paraissaient fort ridicules. Mais s'imagine-t-on la révolte qui devait soulever ces pauvres âmes, à la pensée qu'on prenait des chiens vivants, pour les découper en petits morceaux ? Songez donc qu'elles les aiment, ces misérables chiens, et que c'est un peu comme si l'on coupait dans leur propre chair.

    [...] J'ai eu un petit chien, un griffon de la plus petite espèce, qui se nommait Fanfan. Un jour, à l'Exposition canine, au Cours-la-Reine, je l'avais vu dans une cage en compagnie d'un gros chat. Et il me regardait avec des yeux si pleins de tendresse, que j'avais dit au marchand de le sortir un peu de cette cage. Puis, par terre, il s'était mis à marcher comme un petit chien à roulettes. Alors, enthousiasmé, je l'avais acheté.

    C'était un petit chien fou. Un matin, je l'avais depuis huit jours à peine, lorsqu'il se mit à tourner sur lui-même, en rond, sans fin. Quand il tombait de fatigue, l'air ivre, il se relevait péniblement, il se remettait à tourner.
    Quand, saisi de pitié, je le prenais dans mes bras, ses pattes gardaient le piétinement de sa continuelle ronde ; et, si je le posais par terre, il recommençait, tournait encore, tournait toujours. Le vétérinaire, appelé, me parla d'une lésion au cerveau. Puis, offrit de l'empoisonner. Je refusai. Toutes les bêtes meurent chez moi de leur belle mort, et elles dorment toutes tranquilles, dans un coin du jardin.

    Fanfan parut se guérir de cette première crise. Pendant deux années, il entra dans ma vie, à un point que je ne pourrais dire. Il ne me quittait pas, se blottissait contre moi, au fond de mon fauteuil, le matin, durant mes quatre heures de travail ; et il était devenu ainsi de toutes mes angoisses et de toutes mes joies de producteur, levant son petit nez aux minutes de repos, me regardant de ses petits yeux clairs.
    Puis, il était de chacune de mes promenades, s'en allait devant moi de son allure de petit chien à roulettes qui faisait rire les passants, dormait au retour sous ma chaise, passait les nuits au pied de mon lit, sur un coussin. Un lien si fort s'était noué entre nous, que, pour la plus courte des séparations, je lui manquais autant qu'il me manquait.

    Et, brusquement, Fanfan redevint un petit chien fou. Il eut deux ou trois crises, à des intervalles éloignés. Ensuite, les crises se rapprochèrent, se confondirent, et notre vie fut affreuse. Quand sa folie circulante le prenait, il tournait, il tournait sans fin. Je ne pouvais plus le garder contre moi, dans mon fauteuil. Un démon le possédait, je l'entendais tourner, pendant des heures, autour de ma table.
    Mais c'était la nuit surtout que je souffrais de l'écouter, emporté ainsi en cette ronde involontaire, têtue et sauvage, un petit bruit de petites pattes continu sur le tapis. Que de fois je me suis levé pour le prendre dans mes bras, pour le garder ainsi une heure, deux heures, espérant que l'accès se calmerait, et, dès que je le remettais sur le tapis, il recommençait à tourner.
    On riait de moi, on me disait que j'étais fou moi-même de garder ce petit chien fou dans ma chambre. Je ne pouvais faire autrement, mon coeur se fendait à l'idée que je ne serais plus là pour le prendre, pour le calmer, et qu'il ne me regarderait plus de ses petits yeux clairs, ses yeux éperdus de douleur, qui me remerciaient.

    Ce fut ainsi, dans mes bras, qu'un matin Fanfan mourut, en me regardant. Il n'eut qu'une légère secousse, et ce fut fini, je sentis simplement son petit corps convulsé qui devenait d'une souplesse de chiffon. Des larmes me jaillirent des yeux, c'était un arrachement en moi. Une bête, rien qu'une petite bête, et souffrir ainsi de sa perte, être hanté de son souvenir à un tel point que je voulais écrire ma peine, certain de laisser des pages où l'on aurait senti mon coeur. Aujourd'hui, tout cela est loin, d'autres douleurs sont venues, je sens que les choses que j'en dis sont glacées.

    Mais, alors, il me semblait que j'avais tant à dire, que j'aurais dit des choses vraies, profondes, définitives, sur cet amour des bêtes, si obscur et si puissant, dont je vois bien qu'on sourit à mon entour, et qui m'angoisse pourtant jusqu'à troubler ma vie.

    Oui, pourquoi m'être attaché si profondément au petit chien fou ? Pourquoi avoir fraternisé avec lui comme on fraternise avec un être humain? Pourquoi l'avoir pleuré comme on pleure une créature chère ? N'est-ce donc que l'insatiable tendresse que je sens en moi pour tout ce qui vit et tout ce qui souffre, une fraternité de souffrance, une charité qui me pousse vers les plus humbles et les plus déshérités ?

    [...] Les bêtes n'ont pas encore de patrie. Il n'y a pas encore des chiens allemands, des chiens italiens et des chiens français. Il n'y a partout que des chiens qui souffrent quand on leur allonge des coups de canne. Alors, est-ce qu'on ne pourrait pas, de nation à nation, commencer par tomber d'accord sur l'amour qu'on doit aux bêtes ? De cet amour universel des bêtes, par dessus les frontières, peut-être en arriverait-on à l'universel amour des hommes. Les chiens du monde entier devenus frères, caressés en tous lieux avec la même tendresse, traités selon le même code de justice, réalisant le peuple unique des libertaires, en dehors de l'idée guerroyante et fratricide de patrie, n'est-ce pas là le rêve d'un acheminement vers la cité du bonheur futur ?
    Des chiens internationaux que tous les peuples pourraient aimer et protéger, en qui tous les peuples pourraient communier, ah! grand Dieu! le bel exemple, et comme il serait désirable que l'humanité se mît dès aujourd'hui à cette école, dans l'espoir de l'entendre se dire plus tard que de telles lois ne sont pas faites uniquement pour les chiens!

    Et cela, simplement, au nom de la souffrance, pour tuer la souffrance, l'abominable souffrance dont vit la nature et que l'humanité devrait s'efforcer de réduire le plus possible, d'une lutte continue, la seule lutte à laquelle il serait sage de s'entêter.
    Des lois qui empêcheraient les hommes d'être battus, qui leur assureraient le pain quotidien, qui les uniraient dans les vastes liens d'une société universelle de protection contre eux-mêmes, de façon que la paix régnât enfin sur la terre. Et, comme pour les pauvres bêtes errantes, se mettre d'accord, tout modestement, à l'unique fin de ne pas recevoir des coups de canne et de moins souffrir.

     


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  • A tous les niveaux, le monde du cirque aspire à pervertir l'animalité, de telle manière que, par contraste, les spectateurs se sentent humains avec la plus grande intensité, à ceci près que tout reste au plan de la seule apparence.
    "L'étrange existence de l'animal"- Pierre-Yves Bourdil-2001.

    J'étais dans le coin, facade atlantique, en Charente-Maritime (17), cet été. L'ai-je croisé ? Je ne crois pas, je m'en souviendrais.
    Je suis énervé quand j'en vois un, à chaque fois, sur la route ou sur une place communale quelconque.

    Un quoi ? Je parle de ces cirques animaliers itinérants de merde, 5 caravanes, 3 camions. Dans un de ces camions, dans de la ferraille, des animaux.
    On parle bien ici de conditions de détention. Enfermement étroit.Sale.Sordide. Des barreaux et de la paille souillée à la place des grands espaces.

    Je te passe l'état dépressif des bestioles, lion, lama, chameau, tigre... Qui halètent, oeil indifférent, moroses, pelages pathétiques, derrière des grilles.

    Le spectacle de ces êtres sensibles, résignés, à la limite de la folie, relève-t-il de la bouffonnerie ou de l'imposture ?
    Sujets de curiosité malsaine ou d'amusement. Ou les deux ?

    La Fondation Assistance aux animaux et la SPA ont réussi à saisir et extraire un babouin femelle, un python molure albinos et un boa constrictor du cirque Albaron.

    Fin août, assistés des gendarmes de la brigade de Saint Ciers du Taillon, nos amis ont mis un méchant coup sur la cafetière de cet établissement de profiteurs labellisé 'prison'. Il était en totale infraction vis-à-vis de la législation.

    Ces cirques maintiennent des traditions révolues et scandaleuses.

    Qu'ils crèvent !

     


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  • Dans un entretien qu'il a accordé au quotidien Le Monde (visible sur le site depuis le 05 septembre), Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, auteur de l'ouvrage Ethique Animale (PUF), dit que la France est, à l'échelle européenne, la lanterne rouge du bien-être animal.
    Il faut dire qu'avec ses traditions gastronomiques (cuisses de grenouilles, foie gras), son rapport identitaire avec la bouffe (andouillette, viande saignante ...), ses élevages concentrationnaires, la corrida, la chasse (c'est le seul pays en Europe où le nombre de viandards excède le million), son goût pour les cirques animaliers, les zoos et le nombre d'abandons d'animaux domestiques, notre belle nation a des arguments à faire valoir.

    Les abandons de chiens et de chats, justement.
    Je suis tombé sur un reportage publié dans Le Progrès de Lyon consacré au refuge SPA du Pierray, à Dompierre-sur-Veyle.
    Les chiffres de 2007 en matière d'accueil vont être explosés ! Début septembre, ce sont 1600 bestioles qui ont déjà été recueillies. Plus de la moitié correspond à des abandons.
    Le reste ? Des anciens propriétaires qui ramènent le chien offert en cadeau parce qu'il coûte trop cher désormais, qui rendent le lapin parce que le gosse ne veut plus s'en occuper, le chat parce que le couple divorce (raison invoquée de plus en plus), parce que la famille déménage etc.

    Quand tu prends connaissance de ces éléments, tu te dis que les campagnes d'affichage, de sensibilisation, les émissions de télé (30 Millions d'Amis), ne servent à rien ! Autant pisser dans un violon...
    Cela fait des années et des années qu'on dit, qu'on rabâche qu'un animal n'est pas un objet, un banal produit de consommation et tout ça pour en arriver là ?
    Le pire, c'est que cette tendance n'est pas éphémère.

    On sait que les animaux ont un coeur mais les français ? 

    CHIEN ABANDONNE

    Comme les « 300.000 » saligauds,
    Qui laissent tomber leurs animaux,
    A la veille des congés payés,
    Comme les trois cents mille assassins,
    Qui abandonnent, chats et chiens,
    Sans espoir de les retrouver,
    Préméditant, leur saloperie ;
    Madame et monsieur sont partis.


    Le chien qui remuait la queue,
    Avait du bonheur plein les yeux,
    Installé sur le siège arrière,
    De la 604 en partance,
    Pour la grand route des vacances,
    Qui doit passer par la fourrière,

    Quand l'animal devient trop lourd ;
    Avec ces dix kilos d'amour.

    Et la voiture s'est arrêtée,
    Et la portière s'est refermée,

    Tout, c'est passé, comme prévu,
    Et la voiture est repartie,
    Le chien encore tout étourdi,
    Fait celui qui ne comprend plus,
    A la même heure, un peu partout ;
    D'autres chiens sont devenus fous.

    Appui, sur l'accélérateur,
    110, 120, 130 à l'heure,

    « Le chien va-t-il nous rattraper ? »
    Il avait beau être bâtard,
    Il était capable d'avoir,
    Des accès de fidélité,
    Effectivement, le chien courrait ;
    Après l'auto qui s'enfuyait.

    Les maîtres se sont retournés,
    Un court instant pour vérifier,
    Si le chien les suivait encore,
    Mais, le code, nous a dit cent fois,

    Qu'il faut regarder devant soi,
    Et, la route a compté « Deux morts »
    Après l'horrible collision ;
    D'une 604, et d'un camion.

    « C'est vrai, que les Routiers !
    Sont sympa des fois ;
    Vous n' pensez pas ? »

    Alors le chien, s'est arrêté,
    On ne sait pas s'il a pleuré,
    On ne sait pas, s'il s'est marré,
    Il est parti, à travers champs,
    Loin des rumeurs de l'accident,
    La queue flottant, au vent d'été,
    Une petite fille l'a recueillie ;
    « Et mort aux cons ! Et vive la vie ! »

    Patrick Font & Val


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