• C'est le tango des bouchers de la Villette
    C'est le tango des tueurs des abattoirs
    Venez cueillir la fraise et l'amourette
    Et boire du sang avant qu'il soit tout noir

    Faut qu' ça saigne
    Faut qu' les gens ayent à bouffer
    Faut qu' les gros puissent se goinfrer
    Faut qu' les petits puissent engraisser
    Faut qu' ça saigne
    Faut qu' les mandataires aux Halles
    Puissent s'en fourer plein la dalle
    Du filet à huit cent balles
    Faut qu' ça saigne
    Faut qu' les peaux se fassent tanner
    Faut qu' les pieds se fassent paner
    Que les têtes aillent mariner
    Faut qu' ça saigne
    Faut avaler d' la barbaque
    Pour êt'e bien gras quand on claque
    Et nourrir des vers comaques
    Faut qu' ça saigne
    Bien fort

    C'est le tango des joyeux militaires
    Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs
    C'est le tango des fameux va-t-en guerre
    C'est le tango de tous les fossoyeurs

    Faut qu' ça saigne
    Appuie sur la baïonnette
    Faut qu' ça rentre ou bien qu' ça pète
    Sinon t'auras une grosse tête
    Faut qu' ça saigne
    Démolis en quelques-uns
    Tant pis si c'est des cousins
    Fais-leur sortir le raisin
    Faut qu' ça saigne
    Si c'est pas toi qui les crèves
    Les copains prendront la r'lève
    Et tu joueras la Vie brève
    Faut qu' ça saigne
    Demain ça sera ton tour
    Demain ça sera ton jour
    Pus d' bonhomme et pus d'amour
    Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin !
    Voilà du boudin !

    Les joyeux bouchers-Boris Vian (1920-1959)

     


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  • Sa bourgeoise lui avait pris un peu la tête, comme tous les jours en fait : "Couvre-toi bien, mets ta petite laine, fait froid aujourd'hui, t'enrhumes pas mon trésor et surtout, ne cours pas, tu risques de vomir ton muesli au beaujolais, pas trop d'efforts mon biquet, tu seras malade sinon ...

    Mais il a dû gerber tout son quatre heures... Les céréales et la vinasse. Pas parce qu'il avait couru mais tout simplement parce qu'il avait morflé le tir dans la tronche.

    Ils étaient tous les deux à la chasse à la bécasse, ce mardi 11 novembre, dans le bois de Nobois (véridique, j'ai pas l'habitude de raconter des conneries), du côté de Vy-lès-lure (Haute-Saône), qui extériorise une densité de 34,69 habitants au kilomètre carré.

    Les chenapans couraient treillis au vent quand, merdum, le traînard, le con, accrocha son flingue à des branchages et...

    Le coup partit, poil au Mississipi.

    Comme il ouvrait le chemin, le chasseur (41 ans) a tout ramassé dans la calbombe.

    Rapatrié au CHU de Besançon, il était dans un état critique.

    Une question ? Te viendrait-il à l'idée de cavaler en groupe avec une arme chargée dans les pattes ?

    Oui ? Tu as sûrement loupé quelques modules du cours "Je chasse et j'en suis fier".

     


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  • (photo tirée du site Code Animal)

    Mais où avais-je la tête ? J'ai failli oublier de dire à nos lectrices et lecteurs parisiens (et franciliens) que demain samedi 08 novembre, des  ami(e)s organisent une petite réception à l'occasion de la venue du cirque Pinder-Jean Richard dans le douzième arrondissement.

    Cette entreprise qui se fait pas mal de fric sur le dos des animaux (lamas, chameaux, éléphants d'Asie, tigres etc) achève en effet sa tournée 2008 dans la capitale.

    Derrière les pouet-pouet...Les cages étroites, la litière sale, les barreaux, le dressage...
    A côté du chapiteau...Le tiroir-caisse, qui s'accommode fort bien d'entorses à la législation.

    Le cirque Pinder-Jean Richard, c'est la plus grande fauverie itinérante.

    Le rassemblement se tiendra à partir de 13 heures, place du cardinal Lavigerie, Paris XII (métro porte de Charenton), devant l'entrée de la pelouse de Reuilly.

    Les animaux aliénés qui sont dans cette galère comptent sur ta présence.

     


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  • Aujourd'hui, je vais faire court, si tu veux bien. Pour le bien des poulettes, je vais passer une bonne partie de ma journée sur un marché, dans le centre-ville de la métropole régionale, pour attirer l'attention des passants et des consommateurs sur le sort hideux qui est promis aux poules pondeuses élevées en batterie.

    Ces endroits concentrationnaires, ces basses-cours à jamais sans soleil, ces conditions d'enfermement qui dépassent l'entendement.

    On dira à des gens perplexes que les poussins sont considérés comme une marchandise comme les autres, dans sa plus stricte acception industrielle. Du stock.

    Un stock qui passe nécessairement, au préalable, par une sélection appelée le sexage.
    En effet, tu n'es pas sans savoir que seules les poulettes pondent. L'éleveur n'achète donc que des femelles et l'accouveur est obligé de faire le tri dans les dizaines de milliers de petites bêtes. C'est le sexage.

    C'est un métier très demandé que celui de sexeur. L'aviculture a besoin de ces techniciens.

    Une fois la sélection opérée, très rapidement, les poussins mâles sont éliminés, encore plus rapidement.
    Pas une seconde à perde...Le temps c'est de l'argent. Pas de faux frais !

    Carrément enterrés vivants ou bien placés, vivants, dans des sacs en plastique puis écrasés par un bulldozer ou jetés, toujours vivants, dans un broyeur, tout est bon pour gagner du temps dans l'élimination des indésirables.

    Dans un bulletin de l'OABA publié en 1980, le président honoraire du Syndicat national des industries de récupération animale écrivait : " On voit des poussins courir interminablement à la surface des dents du broyeur et se faire happer pièce par pièce."

    Voilà, tu connais l'origine de l'omelette que tu ne consommeras plus jamais dans un restaurant.

     

     


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  • C'est un petit livre, deux cents pages en gros; mais c'est un condensé de qualité. Et c'est emballant.

    15 chapitres, sans compter l'introduction.

    Il parle, avec passion, de l'élevage en batterie (sur 50 millions de poules pondeuses, 80% sont détenues dans des misérables et ignobles cages larges comme une feuille papier de format A4), de la chasse, de la corrida et du lobby tauromachique, de la 'Dog connection', filière juteuse du trafic de chiens, de l'affaire Cannelle, des anti-ours, poujadistes et viandards associés, de l'agonie des bébés phoques, cette chasse qui soulève le coeur...

    Allain Bougrain-Dubourg, par ailleurs président de la LPO, a publié un bouquin qui donne du coeur à l'ouvrage.
    Qui soutient la volonté de parler au nom des sans-voix. Qui appelle au combat, quotidien, éreintant mais indispensable pour ces sales bêtes qui ne comptent que sur nous.

    Il revient sur les sujets pivots qui, sensibles dans l'opinion publique (la chasse, la corrida sont rejetées très majoritairement) ne sont pas encore suffisamment pris en compte par les décideurs, otages volontaires ou impuissants des traditions connes et cruelles.

    Allain Bougrain-Dubourg n'a aucune leçon à recevoir de quiconque en matière d'engagement. L'inimitié dont il est l'objet dans le camp d'en face, celui des ennemis du vivant, de l'animal, plaide pour lui. Et ça dure...Depuis des années.

    "Sales bêtes ? Respectons-les..." Editions Arthaud. 15 euros.

    Page 46, il consacre un chapitre aux militants de l'ombre, ces militants qui côtoient l'illégalité dans certaines de leurs actions.

    Un extrait :

    "Si la police a classé le Front de libération des animaux dans les groupes de "terroristes", les militants de la cause animale ne sont guère considérés dans les fichiers des services anti-terroristes européens.

    En France (et jusqu'à présent !), ils poursuivent le combat en limitant les actions illégales au profit d'opérations déstabilisantes.

    En perturbant une chasse à courre qui finit par renoncer à poursuivre le cerf,  les militants estiment avoir gain de cause.

    Leur engagement se montre tout aussi efficace lors du déterrage de renards ou de blaireaux, tandis que les manifestations en marge des courses de taureaux commençent à porter leurs fruits."

     


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