• CANARD

    Maître canard, palmipède sage à l'oeil malicieux trouvait proie dans l'eau...Fouillant et remuant vase qu'il savait abondante, du côté de Fresnes-sur-Marne.

    Occupé puis agacé quand un groupe d'autres canards perturba grandement son labeur.
    Ces volatiles malpolis battaient des ailes, cancanaient à qui mieux mieux, ameutant toute la population à plume de cette écluse du canal de l'Ourcq.

    Maître canard vint s'enquérir de cette agitation bavarde et il lui fut rapporté que la présence d'un chasseur sur les berges du canal inquiétait la gent ailée.
    A juste titre, semble-t-il; cet homme d'une soixantaine d'années donnant la désagréable impression d'être venu précisément pour trucider du canard.

    Maître canard, peu avare en conseils avisés, du fait de son grand âge, ordonna un prompt repli qu'il exigea discret, pour ne pas attirer l'attention du viandard.
    Ce mouvement d'ensemble troubla-t-il plus que de mesure le pékin en kaki ? Il glissa ainsi de son poste, la vase accompagnant sa chute vers l'eau froide du canal.
    Le viandard malhabile périt en cette occasion devant la foule des canards.

     


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  • Levi_Strauss__Claude  logo_2009

    L'auteur de ce blog est d'humeur maussade. Le mot est faible.
    Il y a de quoi.
    Claude Lévi-Strauss s'en est allé, à l'aube de sa 101ème année. 
    Claude Lévi-Strauss était un géant. Pour la pensée contemporaine, pour la pensée...tout compte fait.
    Ses travaux d'ethnologue, d'anthropologue, n'ont eu de cesse d'appréhender le rapport des hommes aux animaux et des hommes aux hommes, stigmatisant ainsi avec force et lucidité  la 'dévalorisation' humaniste, de l'animal.

    Claude Lévi-Strauss réclamait un droit du vivant et demandait à l'homme, occidental particulièrement, être souffrant, qu'il fasse enfin preuve de cette qualité (propriété ?) propre à Sapiens à l'égard de l'animal, ce 'plus autrui des autrui' : la pitié.

     


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  • cheville


    Quel spectacle ! Ou plutôt quelle prestation ! Pareil que dans un film d'action américain...Tout y était...Le drame, du rebondissement, du suspens...
    Notre héros des bacs à sable n'a pas fait semblant. Abdiquer devant tant d'infortune ? Jamais, foi de chasseur. Démerdard au possible. Aurait-il pris une potion magique pour se sortir d'un tel pétrin ?

    Tu veux que je te raconte ? Même si ça date de quelques semaines ?  Bon, en même temps, ce n'est pas une antiquité donc on peut y aller. Je t'assure, ça vaut le détour...

    Nous sommes le 14 septembre, à Pontevès, toute petite commune du Var (83). Il était parti à la chasse.
    Alors qu'il crapahutait, il manipulait en même temps sa seringue.
    Devine ?
    Il s'est pulvérisé le ripaton gauche au calibre 12; juste au niveau de la malléole.

    Mais notre loustic s'était avoiné le panard à proximité de son domicile, à quelques 150 mètres. Rampant, tremblant, haletant, souffrant, il n'en pouvait mais...
    Comment prévenir les secours ?
    C'est là qu'il a eu l'idée de tirer un coup.
    Deux coups.
    Trois coups...Quel gaillard !

    En entendant cette série de coups de feu, sa compagne s'est trouvée alertée et s'est rendue sur place.
    Le viandard a ainsi pu être déposé à l'hosto de Toulon.


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  • balles

    Les mois d'octobre sont meurtriers.
    Lui, 72 balais, il n'a pas attendu la Toussaint, voire le jour des Défunts, pour sortir rapidement de son existence.
    Nous sommes tous condamnés à vivre par contumace. Certains plus que d'autres.

    Samedi 31 octobre, à Brignoles (Var), il était parti chasser tôt le matin.
    Mais l'imprudence associée à une occupation futile, conne et cruelle, a fait équitablement son boulot.
    Il s'est tiré une bastos dans le baquet. On a retrouvé son corps vers les 20 heures.

    Il y a grand tort à aller trucider de malheureuses bestioles.
    Eugène Delacroix disait que l'homme est un animal sociable qui déteste ses semblables. S'il n'y avait qu'eux !

     


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  • morvan

    J'en connais, de ces types qui affirment avec conviction que la chasse est un loisir sportif qui n'est pas plus dangereux que n'importe quel  autre loisir de plein air (équitation, planche à voile...), que partout, il y a également des pépins, des drames...
    Prenons-en acte pour une fois.
    Et livrons-nous à un petit exercice.
    L'accident que je vais te relater est intervenu hier, samedi 31 octobre, du côté de Clamecy, à Moux-en-Morvan précisément.
    Comme je suis facétieux, j'ai placé deux mots qui n'ont rien à voir en réalité avec ce fait divers. Ajoutent-ils de la crédibilité au texte ?
    Et d'abord, sauras-tu les retrouver ? Je te préviens de suite, ce n'est très facile...

    Bois de Simplex. Il est 16 heures. Après l'effort, le réconfort. Il faut dire que la journée a été longue et fatiguante. Ils en ont fait des kilomètres, soufflant parfois. Pour certains, les plus âgés, c'était même ardu.
    A proximité des véhicules, coffres ouverts, tout en se changeant, ils échangeaient leurs impressions sur la splendeur du massif forestier. Le Morvan, en automne, c'est quand même quelque chose...

    Et soudain, l'accident !
    Alors que l'un d'entre eux manipulait ses jumelles pour les ranger, l'étui toucha un collègue en pleine tête.
    Il mourut.
    Il avait 65 ans.

     


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