• L'espagne a cette particularité de maintenir, en ce début de 21ème siècle, des fêtes populaires, des manifestations votives, des délires collectifs, des processions baroques et morbides, des moments exaltés, bruyants, dévergondés et sanglants souvent.

    On dit que ces moments sauvages sont une voie privilégiée pour explorer l'insconscient collectif.

    Derrière les flambeaux, l'ombre. Après les cris, les larmes. Pas celles de la Vierge Marie ou du Christ.

    Non. Elles coulent des yeux de cet animal, totem de ces populations à la ramasse, superstitieuses, à la vitalité cruelle; de ce héros noir du pourtour méditerranéen.

    Le taureau.

    Quand l'été s'installe, des coins les plus reculés de la Castille au fin fond de l'Andalousie, on le lâche dans les rues pour subir un sort terrifiant, on essaie, à Denia (bous a la mar) ou dans les Asturies, de le faire tomber dans le port, on le crible de fléchettes vers Séville, on enflamme, en aragonais, une prothèse fixée sur ses cornes...Cours, cours, toro de fuego, qu'est ce qu'on se marre !
    Et à Teruel, comme à Soria, quelle joie de courir dans les rues devant la bestiole terrorisée, cornes en feu, écumante puis de la tuer sur place, de la découper en morceaux et de les faire cuire dans d'immenses chaudrons plantés sur la place publique...

    Fêtes défoulatoires, à l'égal de la corrida, plus codifiée, plus théâtralisée.
    La corrida est espagnole.
    Elle a pris ses formes modernes en Espagne, au 18ème siècle. A partir de là, elle fut exportée dans le midi de la France et en Amérique Latine et devint, non plus une distraction de nobles mais une tradition populaire cadrée par des impératifs commerciaux (construction des arènes et places payantes).

    Il se trouve que la France n'est pas l'Espagne, que Carcassonne n'est pas Séville, que la corrida est, dans notre pays, rejetée par 72% de nos concitoyens.

    Nos amis espagnols ont déjà fort à faire pour mettre fin à toutes ces coutumes (qui renvoient pour beaucoup d'entre elles à l'ère préchrétienne) débiles.

    Ne leur demandons pas un coup de main mais occupons-nous de nos affaires.

    Tiens ! Le 23 août 2008, à Carcassonne justement !

    Le CCAS (Comité carcassonnais pour l'abolition des corridas) et la SPA organisent un rassemblement à 09h30, place De Gaulle, (près de la caserne militaire) qui sera suivi d'un défilé dans les rues de la ville.

    L'après-midi, nouveau rassemblement devant les arènes de l'espace Jean Cau, à 16h00.

    Pour montrer que nous ne nous identifions pas à ces fantômes sinistres de l'âme espagnole, rites de purification ou cathartiques, sublimant le réel et gna gna gna... Ou à, comme l'écrivait Jean Brune (que tout le monde a oublié et c'est tant mieux)  : "Cet éternel mystère, la vie de l'homme ainsi offerte pour que soit égorgé le mal."

    Je t'en foutrai, moi, de cet éternel mystère !

     


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    En écrivant le premier voyage de La Divine Comédie (L'amor che move il sole et l'altre stelle), Dante Alighieri ne pouvait pas imaginer que l'Enfer pourrait prendre forme, quelques 700 ans plus tard, dans une unité spécialisée de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique).
      
    Le lieu maudit des dieux, mais inauguré il y a peu par Michel Garnier, que je vais te présenter (tous mes remerciements vont à Françoise) est situé dans l' Indre-et-Loire, à Nouzilly, près de Tours.
                                                         
    Les animaux qui y seront accueillis, vaches, cochons, poules, lapins, souris, moutons, n'en ressortiront jamais vivants.
     
    S'ils ressortent, ce sera peut-être à l'état de cendres et après avoir connus les pires tourments.
        
    L'INPREST (Installation nationale protégée pour la recherche sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles) est un bâtiment de 4120 m2 aux normes de confinement de niveau 3.
    Comme son nom l'indique passablement, il s'agit d'une gigantesque animalerie où vont être conduites des expériences sur les maladies à prions et les maladies émergentes.
       
    Il conviendra donc de mener, selon  le vocabulaire approprié, des programmes d'infectiologie expérimentale.
    En clair, les saloperies virales et bactériennes les plus démentes qui existent dans l'univers seront injectées à des animaux sains, en les laissant faire leur oeuvre, de A à Z, du début à la fin.
        
    L'objectif recherché est de faire des essais vaccinaux et de réaliser ensuite des clonages d'animaux résistants à ces infections mais d'abord, il faudra faire le tour complet de toutes les caractéristiques de ces maladies.
    L'ESB (la maladie de la vache folle) bien sûr. Et la fièvre aphteuse, la fièvre catarrhale, la grippe aviaire, le virus West Nile, la brucellose, la chlamydiose et la petite dernière, la gastroentérite transmissible du porc.
       
    Tu me diras : "Mais il y a quelque chose que je ne pige pas ! Ces épidémies, on les connaît, on a vu leurs effets, les bûchers, les monceaux de cadavres passant à l'équarissage, la tremblante du mouton, tout ça, c'est pas nouveau...Pourquoi claquer du fric (11,2 millions d'euros HT) pour découvrir ce que l'on sait déjà ?"
        
    En réalité, pour nos chercheurs de Nouzilly, le problème reste que les analyses des mécanismes d'action de ces agents pathogènes sont perturbées, parasitées par les considérations économiques, les intérêts de la filière de l'élevage des animaux de rente et les émotions de la population.
        
    Pour résumer : les bêtes malades et non malades sont abattues trop tôt et ç'est emmerdant car on ne peut pas voir toutes les conséquences de l'infection, la contagion, effectuer des nettoyages sanitaires corrects, procéder à des imageries scintigraphiques qui tiennent la route, avec des spécimens bien infectés jusqu'à l'os...
       
    Dans cette unité en milieu confiné, ultra-sécurisée, les ingénieurs vont enfin pouvoir exercer leur sens de l'observation tranquillement.
       
    Mais la dignité de l'animal est sauve ! Le dossier de presse précise que les normes de densité animale par espèce ont été respectées, que des espaces d'exercice ont été conçus, que la paille sera remplacée par des tapis en caoutchouc pour le couchage des vaches et que l'alimentation des animaux est assurée manuellement par un personnel compétent.
        
    Les virus, bactéries, prions et autres parasites cultivés dans ce centre ne pourront pas en sortir. Sas, zones confinées, mise en dépression de l'atmosphère, élimination en interne des déchets solides et liquides, tout a été prévu.
       
    Tout ?
        
    Si tu as le temps et l'envie, découvre ou regarde à nouveau L'armée des 12 singes, le film de Terry Gilliam.
          
    Tu comprendras de quoi je parle.

     

     


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    Toujours plus vite.
    Pour plus de fric.

    Toujours plus vite.
    Et finir au fond de l'eau, une pierre accrochée au cou.

    Les courses de lévriers en Angleterre (mais aussi aux Etats-Unis et en Australie) sont une institution, une tradition dirait-on chez nous dans le midi.
    Elles partagent avec la chasse et la corrida le même mépris pour l'animal.
    D'ailleurs, cette distraction ou ce sport, comme on veut, tire son origine de la chasse au lièvre avec meute pratiquée par l'aristocratie.
    Les courses de chiens  font appel à des qualités de vitesse réservées, au travers de sélections génétiques, à des chiens de chasse, ces fameux greyhounds.

    Les lévriers sont élevés à la dure pour courir le plus vite possible après un leurre dans une arène, le cynodrome.
    Les spectateurs hurlent, s'agitent, mangent des frites, picolent et crient leur joie quand leurs favoris terminent premiers.
    Comme dans les courses hippiques, il y a des paris (3 milliards de livres en 2007).
    Les courses de lévriers demeurent le troisième sport national après le foot et l'hippisme.
    Mais à la différence de cette dernière discipline, le sort destiné aux chiens mal classés ou en fin de vie professionnelle est tragique.

    La carrière d'un lévrier de course dure de 3 à 5 ans.
    On estime à 5500 le nombre de bestioles élevées chaque année pour être mises sur le circuit.

    L'espérance de vie d'un chien greyhound tourne autour de 10 ans (en raison de son épuisement physique).
    10000 chiens sont mis à la retraite chaque année.

    Tu as bien retenu ces chiffres ?

    Maintenant, tu te poses la question suivante : où vont tous ces toutous après leur existence de coureurs professionnels ? Car il leur reste bien 6 ou 7 ans à vivre, pour profiter un peu des bienfaits des caresses, des promenades en forêt...

    Ils vont finir sur les paillasses des laboratoires de recherche médicale.
    Ou alors, leurs propriétaires leur collent une balle dans la tête, quand ce n'est pas être jetés à la flotte avec une pierre autour du coup.

    Et bien évidemment , ils sont abandonnés, les oreilles mutilées pour empêcher toute identification grâce au tatouage.

    Ce sont effectivement presque 12000 lévriers qui ‘disparaissent' annuellement, comme ‘évaporés'.

    Seuls 30% des chiens réformés sont placés dans des familles d'accueil.

    Le reste ? Disparu !

    Maltraités, battus, affamés (pour ne pas prendre de poids), les chiens qui n'ont pas la chance de trouver un nouveau maître compatissant achèvent ainsi leur triste vie.

    Et je ne te parle pas des animaux qui ne courent pas assez vite, de ces cancres de la compétition, qui partent directement chez le vivisecteur.
    Et je ne te parle pas des quelques 500 lévriers qui, chaque année, ne terminent pas les courses car trop esquintés.
    Des vétos complaisants, payés par le British Greyhound Racing Board, l'organisme professionnel, se chargent de mettre fin à leurs jours.

    Courir pour quoi ? Pour qui ?
                       

     


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  • L'été s'étire, les beaux jours se languissent, la cruauté festive non.

    Nous avons beaucoup parlé de matadors poinçonnés, démembrés, de ferias senteurs vomi et pisse, d'attardés mentaux et de névrosés en bermudas.

    Mais la mobilisation ne faiblit pas. Elle prend de l'envergure, on dirait même.

    Je vais aussi passer à d'autres sujets, car comme l'écrivait Alphonse de Lamartine,  "On n'a pas un cœur pour les humains et un cœur pour les animaux, on a un cœur ou on n'en a pas".

    Pas de répit contre les loisirs pervers. Les sans-voix ne comptent que sur nous. Que sur toi.

    www.allianceanticorrida.fr

    Définition de la tauromachie par l'UNESCO (1980) : "La tauromachie est l'art scélérat et vénal de torturer et de mettre à mort des animaux selon des règles, dans la légalité et en public.
    Elle traumatise les enfants et les adultes sensibles. Elle aggrave l'état des psychopathes attirés par ce genre de spectacles.
    Elle dénature la relation entre l'homme et l'animal. Ce type de spectacles sont contre la morale, la science et la culture ".

     


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  • Ah ! L'homme est un aveugle imbécile et dormant !
    Pour lui montrer l'abîme il faut l'écroulement,
    Et pour qu'il voie enfin l'honneur et la justice,
    Il faut que le soufflet de l'ombre l'avertisse !

    Victor Hugo

    Aux côtés des petits et des faibles, comprenant le sens des douleurs, Victor Hugo (Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui là...) était aussi farouchement opposé à la corrida.

    Il avait déclaré : "Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement c'est beaucoup plus que de torturer un animal, c'est torturer une conscience !"

    Je ne sais pas si Julio Aparicio verra un millimètre d'honneur et de justice dans le futur mais au moins, on ne peut pas dire qu'il n'a pas été averti.

    Je me suis déjà occupé de son cas, en mars 2008, à cet humain minimal, navrant sous tous rapports, ce sniper des arènes.

    Il a une légère tendance à en prendre plein la gueule.

    Samedi 16 août, à Baeza (Jaén, Espagne), il en a pris une dans le cou (oui, je parle bien du cou).

    Huit centimètres, de la base du menton à la mâchoire.

    Barbaque idiote.
    Qui a un cadavre en soi, dirait encore V.Hugo, cette conscience humaine, cette morte immense qui le mène, lui et tous les aficionados.

     


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