• Terre humide, feuillages pourris, la bonne odeur de la forêt en cette fin d'automne ne lui disait pourtant rien qui vaille.
    C'était comme un pressentiment.
    Et son fils qui lambinait, énervant celui-là ! Magne-toi, qu'il lui disait, faut avancer...T'as peur de faire mal aux branches ou quoi ?

    Ils chassaient tous les deux, le père et le fiston, ce lundi 22 décembre, dans les parages de Port-Lesney (Jura).
    L'obscurité du bois avait laissé place à une lumière grise. Il n'était que 10 heures mais l'atmosphère était déjà crépusculaire.

    Le gibier à plumes s'était montré discret jusqu'à présent; il faut dire que les bestioles n'avaient pas très envie de faire office de plat de résistance pour le repas de Noël de ces guignols.

    Par contre, le dabe (56 ans), il a eu droit à une bonne rasade de ferraille de la part de son gars (22 ans).

    Le pauvre chéri s'est vautré et en tombant, a plombé son paternel. Ce dernier a morflé comme un damné à la cheville gauche. Complètement cisaillée. On pourra peut-être lui greffer une roue de tricycle mais il y aura du boulot.

    Dérapage du destin, foutu terrain glissant, direction l'hosto de Besançon.

    Les pandores ont quand même placé le fils maladroit en garde à vue.
    L'ambiance familiale chez ces glandus a dû être légèrement tendue, le 24 au soir. Mais la voix du sang a ses raisons que la gâchette ne connaît pas.

     

     


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  • Maxime (57 ans) était détraqué, ce dimanche 21 décembre au matin. Il avait les boyaux foutraques.
    Jamais, il n'aurait dû manger autant de gibier. C'était évident, ça ne lui réussissait pas du tout.

    N'en pouvant plus, il rechercha un coin isolé pour soulager ses intestins, un bosquet par exemple. L'idéal serait un fourré épais, pour la discrétion. Ce n'est pas ça qui doit manquer en forêt de Montmorency (Val-d'Oise), hein ?

    Tiens ! Celui-là fera très bien l'affaire. Il est un peu à l'écart des autres chasseurs et en plus, il cachera bien le truc.

    Accroupi, comment Maxime pouvait-il supposer que son vieux pote Roland (80 berges), aux aguets, se montrerait vivement intéressé par la petite agitation qui se déroulait dans le fourré  ?

    Oui, je te le demande, Armande, comment aurait-il pu prévoir que son camarade viandard le prendrait pour un volatile planqué et se serait ainsi empressé de faire feu sur lui ?

    Maxime a ramassé la volée de plombs dans la tronche.

    Il a d'abord été conduit à l'hosto d'Eaubonne avant de visiter, gracieusement, les services d'urgence de l'hôpital Lariboisière à Paris.

     

     


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  • Usseau (Vienne).Lieu-dit les trois Chênes. Samedi 21 décembre. 13h15.

    Bambi numérotait déjà ses abattis, les yeux emplis d'une crainte farouche.
    Il devinait qu'il n'allait pas finir l'année, qu'il ne connaîtrait pas la douceur d'un printemps à venir, le plaisir de grignoter les pousses tendres et les pâquerettes.

    Ces enfoirés étaient très nombreux, armés comme il convient en de telles circonstances. On appelle cela une battue mais en réalité, c'est une boucherie, tellement le terrain est quadrillé et le rapport de force déséquilibré.

    Il vit le chasseur épauler et pointer le fusil dans sa direction.

    Bambi ferma les yeux et attendit la fulgurance fatale.

    Détonation assourdissante. Des cris...De l'agitation.

    Bambi ouvra les yeux. Il était vivant...Si vif qu'il eut le temps d'apercevoir un viandard, allongé par terre, tout en piquant un sprint en direction des taillis pour fuir ces nuisibles violacés.

    Ce n'est que le lendemain qu'il apprit que la balle qui lui était destinée avait en fait dégommé une fripouille (52 ans) du groupe de tueurs.

    Elle a savouré la dragée dans le buffet et a été transportée par hélico dans un état grave au CHU de Poitiers.

    Nota : demain c'est Noël et pour marquer le coup, je vais t'offrir l'accident de chasse le plus tordant, le plus con et le plus incroyable de ces dernières années. Réserve ta journée !

     

     


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  • Quand tu chasses avec Jean-Pierre, t'es paisible.
    A quarante balais, il a déjà du métier, de l'expérience. Ancien président de l'association de chasse privée telloise Le solitaire, ce mec, c'est la sécurité incarnée. Tu peux même tirer bourré, les yeux fermés, rien de fâcheux n'arrivera...

    Au niveau sang froid, ya pas beaucoup mieux...A coller la diarrhée verte à Vladimir Poutine, c'est dire !

    Jean-Pierre, ce dimanche 21 décembre, il était de battue avec une quinzaine de viandards, aux alentours du Teil (Ardèche), au lieu-dit Les Tronquettes.

    Une battue au sanglier. Au renard. Au sanglier...Mais non...Au renard...T'es sûr ?  Non c'est au sanglier...Ah bon ?  C'est pas au renard ? Bin on ne sait plus, fait chier...

    Car oui, Jean-Pierre chassait le sanglier et il a vu les chiens courir après un renard mais comme il a pensé que c'était un sanglier, en définitive, il a tiré sans hésitation.

    C'est ballot ! C'est Romain qui a respiré la balle dans la cuisse. Le sang impur qui abreuve les sillons, pas de compagnes ni de fils mais Jean-Pierre le maladroit qui a réussi, malgré sa cagade, à faire un garrot à l'autre esquinté.

    Rapatrié en hélico (ça ne chôme pas dans le métier de l'évacuation sanitaire de chasseurs en ce moment) sur l'hosto de Valence, Romain est arrivé à temps pour regarder le grand film du dimanche soir sur TF1.

    Sacré Jean-Pierre...Quel coup d'oeil !

     

     


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  • C'est bien simple ! Dorénavant, pour avoir une bonne mine, il devra se passer la bouille à la paille de fer.
    Et rien qu'avec le métal qu'il a recueilli dans la cafetière, on pourra construire les chassis de quatre poids-lourds.

    Alors qu'il terrorisait la campagne et ceux qui l'habitaient, le samedi 20 décembre, du côté de Vitré (Ille-et-Vilaine), à Cornillé plus exactement, viandard man a dégusté un velouté de plombs destinés pourtant à ce charmant limicole, la bécasse (Scolopax rusticola).

    Il paraît que les projectiles auraient rebondi sur une roche...

    Viandard man (71 ans) a été propulsé à l'hosto de Vitré.

    J'espère qu'ils l'ont bien raccommodé au chalumeau parce que s'il rapplique dans cet état au réveillon de noël, les femmes enceintes présentes auront droit à la fausse couche sans passer par la case départ.

     

     


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