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    La manif appelée le 13 septembre par l'Alliance Anticorrida et soutenue notamment par la Fondation Brigitte Bardot, l'Alliance végétarienne, l'ASPAS, la FLAC, Peta, le CRAC (la liste est longue et elle est visible sur le site de l'Alliance) tombe pile pendant la feria du riz d'Arles et précèdera la feria des vendanges de Nîmes.

    Mais il ne sera pas question de céréales ou de rosé du Gard pendant ces moments festifs: on y verra du sang, du sang bien rouge, du vrai sang, encore du sang, qui s'écoulera à gros bouillons dans le sable chaud des arènes.

    Au fait, pourquoi les organisateurs de ces spectacles ne les appellent-ils pas 'feria du sang" ? C'est bien de cela dont il s'agit non ? Et c'est moins hypocrite d'appeler les choses par leur nom.

    "Mi-mascarade, mi-boucherie, fête du sang et de la cruauté, la corrida reste pour ceux qui entendent se placer sur le terrain de l'éthique, une barbarie scandaleuse."- Théodore Monod.

     


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    Barcarrota (Badajoz). Dimanche 07 septembre 2008.

    Honoré avait un sixième sens; il avait deviné que l'autre empaffé n'était pas dans son assiette. Ce puant avait commencé à lui tailler les muscles de l'échine, pour faire pisser le sang et l'affaiblir.
    Mais il était mal à l'aise sur son cheval, ça se voyait. Teint verdâtre, comme s'il avait dégobillé toute la matinée. Gestes mal assurés de picador, important dans l'ignoble car partie prenante de la cuadrilla, cette équipe de tortionnaires au service d'un matador.
    Tiens, celui-là, si je le chope, je vais lui faire regretter d'être né, cet Antonio Ferrera de mes deux !

    Le picador n'en menait pas large; et pourtant, on était au début du 1er tercio.
    Il avait quoi au juste ? Sa lance à la con faisait mal mais sans plus.

    Honoré décida de jouer le jeu à fond...Excité, il se forca à être excité, pour provoquer davantage d'efforts de la part de cette ordure lugubre.

    Juan Francisco Presumido se fit alors aider pour descendre de sa monture.

    Et soudain, il se mit à mourir. Anévrisme de l'aorte et rupture.

    Ce n'est qu'à l'hosto Infanta Cristina de Badajoz qu'il claqua pour de bon. A 37 balais.

    Consolationem vestram : que va-t-il expier ? Quelle compensation va-t-il accorder pour se faire pardonner les saloperies éternelles qu'il a commises ?

     


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  • Après avoir erré longtemps dans la brousse, il atteint un village où se dresse une potence : "Dieu soit loué, me voilà en pays civilisé." - Jonathan Swift

    Galápagos (Guadalajara). Espagne.
    Fin août.

    C'est un décor à la Mad Max, post-apocalyptique : le lit d'une rivière asséchée, des dunes arides, quelques buissons épineux, de la poussière, beaucoup de poussière, le soleil qui cogne et la chaleur.
    Des centaines de véhicules : 4X4, quads, bagnoles customisées, tunées, motos de cross, tracteurs et même un bulldozer Caterpillar.
    Un enfer mécanique, les moteurs tournant à fond. Certaines voitures hissent des drapeaux de pirates, ou même le drapeau franquiste.

    Ces bêtes en ferraille forment un cercle. Au milieu de ce cercle, il y a une autre bête, sensible elle : un toro.

    Car ce qui se passe ici, c'est un mélange de lâcher de toro en pleine campagne, de chasse mécanisée, de corrida et de rallye.

    Après avoir été battu pour l'effrayer et le forcer à cavaler, le toro est rattrapé par ces véhicules en mouvement, encerclé, rabattu, bloqué, entouré...
    Pied sur l'accélérateur, les conducteurs ont pour objectif de toujours contenir le toro dans une sorte de labyrinthe hurlant, de l'empêcher de fuir dans la campagne environnante.

    Le toro fou de terreur, les cornes meurtries à force de taper dans les carrosseries, beuglant sans arrêt, s'arrête parfois, comme face à un mur, les poumons en feu.
    Et là, les spectateurs juchés sur les capots lui jettent des canettes de bière vides et des pierres pour le contraindre à repartir pour un chemin de croix supplémentaire.

    L'agonie va durer plusieurs heures. Quand tout le monde se sera bien amusé, aura picolé comme des trous sans fin, un type s'approchera du toro. L'animal sera de toute façon incapable de bouger car au bord de l'épuisement.

    Il lui mettra deux balles dans la tête. Avant qu'il ne soit découpé pour le méchoui qui suivra, le corps restera à la disposition de tous les tarés, hommes, femmes et enfants, qui ont participé à ce cauchemard ludique.
    Ultime humiliation : des gosses viendront taper dedans avec le bout du pied afin de vérifier que la bête est effectivement morte.

    Ce samedi 30 août, en examinant de plus près le cadavre du pauvre toro, l'une de ces ordures s'est exclamée : "Hé! Le toro est aveugle !".

     


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  • Cela fait donc 5 mois que la ville de Rieumes, en Haute-Garonne, a eu l'autorisation définitive de verser dans le sordide et l'infâme et de retourner, quelle fierté, à l'âge des cavernes.

    En effet, début avril 2008, la Cour d'appel de Toulouse a fait un magnifique cadeau aux atrophiés de la sensibilité en accordant à cette commune flétrie le droit d'organiser des corridas au motif de la persistance de cette tradition locale.

    Ce sont plus de 7 années de lutte et de procédures judiciaires conduites principalement par l'Alliance anticorrida (et la FLAC) qui ont été anéanties.   

    Rieumes organise par conséquent ce week-end son spectacle de sang et de mort.

    La FLAC et AnimalAmnistie appellent tous les opposants à cette tradition dégradante à venir exprimer leur indignation ce dimanche 07 septembre.

    Une haie de déshonneur avec tambour sera formée et une distribution de tracts est prévue.

    Le rendez-vous est fixé  sur le parking du magasin Champion.

    "La corrida n'est ni un art ni une culture, mais la torture d'une victime désignée avec autour des badauds qui regardent" - Emile Zola

     


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  • Dans un entretien qu'il a accordé au quotidien Le Monde (visible sur le site depuis le 05 septembre), Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, auteur de l'ouvrage Ethique Animale (PUF), dit que la France est, à l'échelle européenne, la lanterne rouge du bien-être animal.
    Il faut dire qu'avec ses traditions gastronomiques (cuisses de grenouilles, foie gras), son rapport identitaire avec la bouffe (andouillette, viande saignante ...), ses élevages concentrationnaires, la corrida, la chasse (c'est le seul pays en Europe où le nombre de viandards excède le million), son goût pour les cirques animaliers, les zoos et le nombre d'abandons d'animaux domestiques, notre belle nation a des arguments à faire valoir.

    Les abandons de chiens et de chats, justement.
    Je suis tombé sur un reportage publié dans Le Progrès de Lyon consacré au refuge SPA du Pierray, à Dompierre-sur-Veyle.
    Les chiffres de 2007 en matière d'accueil vont être explosés ! Début septembre, ce sont 1600 bestioles qui ont déjà été recueillies. Plus de la moitié correspond à des abandons.
    Le reste ? Des anciens propriétaires qui ramènent le chien offert en cadeau parce qu'il coûte trop cher désormais, qui rendent le lapin parce que le gosse ne veut plus s'en occuper, le chat parce que le couple divorce (raison invoquée de plus en plus), parce que la famille déménage etc.

    Quand tu prends connaissance de ces éléments, tu te dis que les campagnes d'affichage, de sensibilisation, les émissions de télé (30 Millions d'Amis), ne servent à rien ! Autant pisser dans un violon...
    Cela fait des années et des années qu'on dit, qu'on rabâche qu'un animal n'est pas un objet, un banal produit de consommation et tout ça pour en arriver là ?
    Le pire, c'est que cette tendance n'est pas éphémère.

    On sait que les animaux ont un coeur mais les français ? 

    CHIEN ABANDONNE

    Comme les « 300.000 » saligauds,
    Qui laissent tomber leurs animaux,
    A la veille des congés payés,
    Comme les trois cents mille assassins,
    Qui abandonnent, chats et chiens,
    Sans espoir de les retrouver,
    Préméditant, leur saloperie ;
    Madame et monsieur sont partis.


    Le chien qui remuait la queue,
    Avait du bonheur plein les yeux,
    Installé sur le siège arrière,
    De la 604 en partance,
    Pour la grand route des vacances,
    Qui doit passer par la fourrière,

    Quand l'animal devient trop lourd ;
    Avec ces dix kilos d'amour.

    Et la voiture s'est arrêtée,
    Et la portière s'est refermée,

    Tout, c'est passé, comme prévu,
    Et la voiture est repartie,
    Le chien encore tout étourdi,
    Fait celui qui ne comprend plus,
    A la même heure, un peu partout ;
    D'autres chiens sont devenus fous.

    Appui, sur l'accélérateur,
    110, 120, 130 à l'heure,

    « Le chien va-t-il nous rattraper ? »
    Il avait beau être bâtard,
    Il était capable d'avoir,
    Des accès de fidélité,
    Effectivement, le chien courrait ;
    Après l'auto qui s'enfuyait.

    Les maîtres se sont retournés,
    Un court instant pour vérifier,
    Si le chien les suivait encore,
    Mais, le code, nous a dit cent fois,

    Qu'il faut regarder devant soi,
    Et, la route a compté « Deux morts »
    Après l'horrible collision ;
    D'une 604, et d'un camion.

    « C'est vrai, que les Routiers !
    Sont sympa des fois ;
    Vous n' pensez pas ? »

    Alors le chien, s'est arrêté,
    On ne sait pas s'il a pleuré,
    On ne sait pas, s'il s'est marré,
    Il est parti, à travers champs,
    Loin des rumeurs de l'accident,
    La queue flottant, au vent d'été,
    Une petite fille l'a recueillie ;
    « Et mort aux cons ! Et vive la vie ! »

    Patrick Font & Val


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