• Le cri des fleurs

    "Qu'est-ce que la vie ? C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit, c'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au couchant".

    Crowfoot (1821-1890). Porte-parole de la Confédération des Blackfeet, indiens des Grandes Plaines.

    Non ! Ils n'ont pas fumé la moquette.
    Non ! Ce ne sont pas des écolos radicaux, promoteurs de la 'deep ecology".
    Non ! Ce ne sont pas des descendants des tribus indiennes d'Amérique du Nord, parlant avec lyrisme, authenticité, du respect que l'on doit à la nature et aux plantes en particulier.

    Ils sont 12; ils sont docteurs en philosophie, cytogénéticiens, professeurs associés en botanique, vétérinaires, biologistes, juristes...
    Ce sont des pointures, comme on dit. Ils sont suisses.

    Et ils viennent tout juste de dire à la population suisse et aux autorités fédérales que :" tout acte de nuisance arbitraire envers les plantes est moralement répréhensible, comme le fait d'étêter sans raison valable les fleurs au bord de la route, qui est un exemple d'acte arbitraire".

    Pour être encore plus clair, ces personnes très sérieuses sont unanimes pour reconnaître que " les organismes végétaux ne doivent pas uniquement être protégés en tant que valeur instrumentale (leur utilité pour l'homme). Les plantes doivent aussi faire l'objet d'un respect moral en tant qu' organismes individuels doués d'intérêts propres".

    Mais qui sont-ils, ces fous ? Tout simplement des membres de la CENH, la  Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain, instance investie par le Conseil Fédéral et chargée de conseiller les autorités, d'un point de vue éthique, sur toutes les questions relevant de la biotechnologie et du génie génétique dans le domaine non humain.

    Cette commission d'experts avait déjà rendu un rapport très positif sur le statut de l'animal, considéré comme un être sensible, ce qui avait permis d'améliorer son statut juridique.

    Aujourd'hui, elle publie un rapport dont les conclusions effacent sensiblement les distinctions et frontières morales entre le règne végétal et le règne animal.

    Ainsi, elle avance que d'un point de vue strictement biologique, l'unicité du règne animal ne peut pas être considérée comme supérieure (oui, tu as bien lu !) à celle des végétaux.

    Il s'avère, selon un botaniste, "que les plantes ne sont pas munies d'un système nerveux comme le nôtre et, jusqu'à présent, on les considérait comme des organismes autonomes et passifs. En réalité, elles disposent d'une capacité perceptive ultrasensible et interagissent de manière complexe avec les signaux extérieurs. Elles sont ainsi à même de réagir à la lumière, aux stimulations mécaniques et même au stress ressenti par d'autres plantes".

    Une majorité des membres de la CENH refuse, par ailleurs, pour des raisons morales, l'idée d'une propriété absolue sur les plantes, qu'il s'agisse d'une collectivité végétale, d'une espèce ou d'un individu. Selon cette position, personne n'est en droit de disposer des végétaux selon son bon plaisir.

    Tu as bien perçu que les experts de la CENH ont adopté une position biocentriste dans leurs travaux (c'est parce que ce sont des êtres vivants que les organismes sont à respecter au nom de leur valeur morale).
    De là découle l'impératif : l'homme, pour des raisons morales, doit faire preuve de réserve lors de l'utilisation des plantes, car les organismes individuels du règne végétal ont une valeur intrinsèque.

    Je te mets le lien qui te permettra de télécharger le rapport (format PDF).

    Tu pourras prolonger ta réflexion en songeant aux belles paroles de Walking Buffalo, indien Stoney  : " Saviez-vous que les arbres parlent ? Ils le font pourtant !  Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous les écoutez. L'ennui avec les blancs, c'est qu'ils n'écoutent pas ! Ils n'ont jamais écouté les indiens, aussi je suppose qu'ils n'écouteront pas les autres voix de la nature".

    http://www.ekah.admin.ch/fileadmin/ekah-dateien/dokumentation/publikationen/f-Broschure-Wurde-Pflanze-2008.pdf

     


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