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Par TAOMUGAIA le 31 Mars 2012 à 09:49
Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !La plaine brille, heureuse et pure;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.Victor Hugo-Les Rayons et les Ombres
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Par TAOMUGAIA le 16 Mars 2012 à 07:27
"Partout où il y a une chaumière, une ferme s’élève un lieu de tourment. Les bêtes sont enchaînées nuit et jour, les bœufs, les chevaux s’exténuent sous le joug, dans les brancards le jour, la nuit on les rive au mur ! Ah elle est belle la paix des campagnes. Les poètes peuvent la chanter ! Allons donc, ouvrons les yeux, arrière le mensonge !
L’homme est le fléau de la terre, partout où il pose le pied il enchaîne, il emprisonne, il exploite."Georges Butaud, dans la revue Le néo-naturien, en novembre 1922
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Par TAOMUGAIA le 26 Septembre 2011 à 07:30
Les papillons
De toutes les belles choses
Qui vous manquent en hiver,
Qu’aimez-vous mieux? – Moi, les roses;
- Moi, l’aspect d’un beau pré vert;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons;
- Moi, le rossignol qui chante;
- Et moi, les beaux papillons.
Le papillon, fleur sans tige
Qui voltige,
Que l’on cueille en un réseau;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l’oiseau.
Gérard de Nerval
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Par TAOMUGAIA le 8 Septembre 2011 à 07:31La coccinelleElle me dit : Quelque chose
Me tourmente. Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.
J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.
On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.
Sa bouche franche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.
- Fils, apprends comme on me nomme,
Dit l'insecte du ciel bleu,
Les bêtes sont au bon Dieu,
Mais la bêtise est à l'homme.Victor Hugo- Les Contemplations
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Par TAOMUGAIA le 23 Août 2011 à 07:27
La nichée sous le portail
Oui, va prier à l'église,
Va ; mais regarde en passant,
Sous la vieille voûte grise,
Ce petit nid innocent.
Aux grands temples où l'on prie
Le martinet, frais et pur,
Suspend la maçonnerie
Qui contient le plus d'azur.
La couvée est dans la mousse
Du portail qui s'attendrit;
Elle sent la chaleur douce
Des ailes de Jésus-Christ.
L'église, où l'ombre flamboie,
Vibre, émue à ce doux bruit;
Les oiseaux sont pleins de joie,
La pierre est pleine de nuit.
Les saints, graves personnages,
Sous les porches palpitants,
Aiment ces doux voisinages
Du baiser et du printemps.
Les vierges et les prophètes,
Se penchent dans l'âpre tour,
Sur ces ruches d'oiseaux faites
Pour le divin miel amour.
L'oiseau se perche sur l'ange;
L'apôtre rit sous l'arceau.
"Bonjour, saint !" dit la mésange.
Le saint dit : " Bonjour, oiseau !"
Les cathédrales sont belles
Et hautes sous le ciel bleu;
Mais le nid des hirondelles
Est l'édifice de Dieu.Victor Hugo- Les contemplations
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