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    Le 12 février 1809, à Shrewsbury (Angleterre), naissait Charles Robert Darwin.
    En 1831, ce jeune homme partait du port de Plymouth à bord du Beagle, comme naturaliste. Il allait entamer un tour du monde de cinq ans et lire dans la diversité du vivant comme jamais quelqu'un ne l'avait fait.
    Avec un génie inégalable, il allait ainsi bouleverser la science.
    Nous célébrons* cette année le bicentenaire de la naissance de cet homme hors du commun qui osa dire et prouver que l'homme était un animal, un résultat de sélections naturelle et sexuelle au même titre que les autres espèces.

    Voici ce que Charles Darwin écrivait sur la chasse. Ce passage est tiré de son autobiographie. Il reconnait que depuis l'âge de 12 ans, il était passionné par la chasse, tout en montrant une certaine sensibilité un peu contradictoire avec cette distraction sanglante.

    Il dévoile son évolution : "Peu à peu, j'abandonnai mon fusil et le laissai finalement à mon serviteur, car la chasse interférait sur mon travail et plus spécialement avec le relevé de la structure d'une région.

    Je découvris, quoique inconsciemment, que le plaisir d'observer et de raisonner l'emportait de beaucoup sur celui de l'adresse et du sport.

    Les instincts primitifs du barbare cédèrent lentement la place aux goûts acquis de l'homme civilisé."

     

    * A noter le tout à fait remarquable hors-série de Télérama consacré à Darwin. Indispensable. Une pépite d'intelligence, une iconographie exceptionnelle.

     


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    Tu vois le rat sur la photo ? Il s'appelle Ferdinand. Il n'est pas effrayé devant cette chose métallique, juste très prudent. Car il vient de découvrir une mine antipersonnel. Il est dressé pour ça.

    Son job, c'est de les dénicher, ces saloperies de mines, qui tuent et mutilent des gosses, des écoliers, des gens comme toi et moi.
    Ferdinand ne risque rien; c'est un rat géant de Gambie (Cricetomys gambianus), léger, intelligent, rigoureux.
    D'ailleurs, je t'ai déjà parlé du formidable boulot réalisé par l'association Apopo ici  :
     http://taomugaia.canalblog.com/archives/2007/03/30/7939865.html

    J'ai reçu des nouvelles récentes de l'équipe d'Apopo. Les démineurs sont en train de nettoyer le territoire de Limpopo et ils viennent de se voir confier le chantier énorme, ça va leur prendre au moins 6 bonnes années, visant à restaurer la province de Gaza, l'une des provinces du Mozambique.

    Le Mozambique a été le théâtre sanglant de plusieurs conflits atroces dans le cadre d'une guerre civile, à la fin des années 70.
    Après la guerre, la paix ? Pas tout à fait... Le sol de ce pays est vérolé par des dizaines de milliers de mines antipersonnel, enfouies ou presque exposées.

    Les rats géants de Gambie, comme Ferdinand, sont apprivoisés (ce n'est pas difficile, ce sont des amours) puis dressés pour repérer les mines et permettre ensuite aux démineurs de les mettre hors d'état de nuire.

    L'association Apopo reçoit des subventions bien sûr mais elle manque de ressources financières.

    A l'occasion des fêtes de fin d'année, elle t'invite à faire un bon geste pour contribuer à cet effort. Tu peux parrainer une bestiole, ce qui revient à l'adopter, acheter un T-Shirt, une peluche, un tapis de souris (forcément !).

    Vas-y, c'est ici : http://www.herorat.org/

     

     

     


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  • "L'humanité s'installe dans la monoculture; elle s'apprête à produire la civilisation en masse comme la betterave". Tristes tropiques-1955

    Claude Lévy-Strauss a eu 100 ans le vendredi 28 novembre.
    Cet homme, personnalité complexe, est le plus grand ethnologue et anthropologue du monde, un savant parfait, disent certains.Un géant de la pensée, un homme bon, un écologiste avant l'heure.

    Il représente un courant majeur dans l'anthropologie, l'anthropologie structurale, qui s'est trouvé par ailleurs confronté à une conception empiriste, sociale, de l'anthropologie anglo-saxonne, britannique particulièrement. 

    Claude Lévy-Strauss a jeté des ponts entre la philosophie et les sciences de l'homme. Il s'est attaché à montrer ce qu'il en coûtait à l'homme de s'écarter de sa nature.
    En d'autres termes, le droit exhorbitant qu'il s'est attribué de disposer, à sa guise, du vivant, de la planète, de l'animal, aura un prix : il sera la dernière victime.
    Pour Claude Lévy-Strauss, le respect de l'homme envers ses pareils n'est qu'un aspect particulier du respect à l'égard de toutes les formes de vie.

    Je te livre un extrait d'un article publié en 2001 qui s'intitule "La leçon de sagesse des vaches folles".
    Interpellé par cette monstruosité que fut l'alimentation du bétail en farine animale (nous avons transformé alors les bovins en cannibales), il  écrivait ceci :

    "Le lien entre l'alimentation carnée et un cannibalisme élargi jusqu'à lui donner une connotation universelle a donc, dans la pensée, des racines très profondes.
    Il ressort au premier plan
    avec l'épidémie des vaches folles puisque à la crainte de contracter une maladie mortelle s'ajoute l'horreur que nous inspire traditionnellement le cannibalisme étendu maintenant aux
    bovins.

    Conditionnés dès la petite enfance, nous
    restons certes des carnivores et nous nous rabattons sur des viandes de substitution. Il n'en reste pas moins que la consommation de viande a
    baissé de façon spectaculaire.

    Mais combien
    sommes-nous, bien avant ces événements, qui ne pouvions passer devant l'étal d'un boucher sans éprouver du malaise, le voyant par antici
    pation dans l'optique de futurs siècles?
                   
    Car un jour viendra où l'idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans des vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu'aux voyageurs du XVIe ou du XVIIe
    siècle, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains. 

    La vogue croissante des mouvements de défense des animaux en témoigne : nous percevons de plus en plus distinctement la contradiction dans laquelle nos moeurs nous enferment, entre l'unité de la création telle qu'elle se manifestait encore à l'entrée de l'arche de Noé, et sa négation par le Créateur lui-même, à la sortie."

     


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  • J'ai remis la main sur un entretien que le capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd Conservation society avait accordé à nos amis de l'Association suisse pour le végétarisme et publié sur leur site vraiment très sympa à visiter (http://www.vegetarisme.ch/).

    A l'époque, SSCS préparait sa campagne de l'hiver 2007, l'opération LEVIATHAN.
    Il s'agit à chaque fois de s'interposer entre la flotte baleinière japonaise et les cétacés.

    Mais Paul Watson ne parle pas que de ça. Voici donc quelques chouettes extraits de cet entretien.

    Pour quelle raison avez-vous ressenti ce fervent intérêt pour les mammifères marins? Et quand avez-vous décidé de leur consacrer votre vie?

    J'ai grandi dans un village de pêcheurs de la côte est du Canada. Quand j'ai eu 8 ans, j'ai sauvé deux homards que j'ai recueillis et que j'ai continué de soigner à la maison. A 10 ans, j'ai été pris d'amitié pour un castor, que des trappeurs ont tué.
    Alors, en guise de représailles, j'ai suivi les pistes de leurs trappes, libérant les animaux piégés et détruisant les pièges. Comme enfant, j'ai été membre d'un club du nom de ‘Kindness Club', qui encourageait les enfants à se montrer aimable envers les animaux.
    Quand j'ai eu 18 ans, j'ai co-fondé le groupe appelé ‘Don't Make a Wave Committee' qui, en 1972, devint la Fondation Greenpeace.
    J'ai quitté Greenpeace en 1977 pour créer la ‘Sea Shepherd Conservation Society'.
    Bergers des mers n'est pas un groupe de protestation mais d'intervention. Nous nous opposons à l'exploitation illégale de la vie marine.

     

    A quel moment avez-vous pour la première fois navigué en tant que ‘Sea Shepherd Foundation' et quelle a été votre première mission?

    J'ai fondé la Sea Shepherd Conservation Society en août 1977. Notre premier bateau, le Sea Shepherd a été acheté en octobre 1978 et notre première campagne date de mars 1979 lorsque nous sommes intervenus contre la tuerie des phoques par les Canadiens. Notre deuxième campagne date de juin et juillet 1979 lorsque nous avons chassé, éperonné et endommagé la baleinière pirate Sierra au large des côtes du Portugal.

    Quelle a été votre raison personnelle pour ne pas manger de la viande et du poisson?

    Ma préoccupation première a été pour les poissons. Je suis un partisan de la conservation des océans et cela m'a toujours frappé que les humains chassent et tuent des animaux marins sauvages dans de telles proportions.
    Les gens ne toléreraient pas une tuerie aussi massive d'animaux sauvages terrestres comme ils le font à l'encontre des animaux marins.
    Les poissons sont essentiellement de la viande de ‘brousse'. Beaucoup de gens pensent qu'il est déplorable que les Africains de l'Ouest tuent et mangent des gorilles, des chimpanzés, des lions et des girafes de la brousse africaine, mais en même temps estiment tout à fait acceptable de chasser et tuer des requins, des espadons, des thons et d'autres espèces marines.
    Beaucoup de poissons sont des animaux qui ont une longue vie. Les flétans peuvent vivre 150 ans, les ‘orange roughy' n'atteignent pas leur maturité sexuelle avant 45 ans. Les homards peuvent vivre jusque 200 ans. Malgré cela, nous accordons peu d'importance à découper en morceaux un poisson très jeune ou dans les premiers temps de sa vie, tout cela pour un sandwich au thon ou une salade de homard.
    Plus de 50% des poissons pêchés en mer sont donnés comme nourriture aux animaux terrestres.
    Nous avons transformé les vaches, les moutons, les poulets et les cochons en mangeurs d'animaux provenant surtout de la mer.
    Ceci n'est pas seulement une pratique perverse et non naturelle, mais elle contribue aussi massivement à la diminution de la faune marine. Par conséquent, et pour répondre à votre question, je ne mange pas de viande pour sauver les poissons.
    Ma femme est végane depuis vingt ans, et moi-même je fais aussi la cuisine de sorte que je suis devenu un bon cuisinier végan. A mon avis, les repas végans sont plus variés, plus inventifs et plus savoureux que ceux à base de viande et de poisson.

    Les mises en garde contre les excès de la pêche s'intensifient de mois en mois. Il devient évident que certaines espèces de poissons ont atteint un point proche de l'éradication et il est clair que dans certains cas un moratoire serait même trop tardif. Que pensez-vous de la pêche dite durable?

    Une pêche durable n'existe pas. Je déteste le mot ‘durable'. Il justifie l'exploitation, comme d'habitude. Il n'existe nulle part au monde de pêche commerciale durable. L'industrie de la pêche a éradiqué 90% des poissons dans les océans. C'est une situation malsaine. Nous devons mettre fin à l'exploitation commerciale massive des populations animales sauvages dans les océans.

    Comment jugez-vous l'explosion du nombre de fermes d'élevage aquatiques? Cela peut-il freiner la diminution des espèces de poissons sauvages?

    Absolument pas. Quelque 50 poissons pêchés en mer sont nécessaires pour élever et nourrir un seul saumon d'élevage. La culture aquatique de crevettes en Equateur a détruit de vastes estuaires et étendues marécageuses et nombre de mangroves dans ce pays.
    C'est une cause majeure de la diminution des populations naturelles de poissons. En outre, les fermes d'élevage de poissons attirent les prédateurs marins qui sont alors abattus en grand nombre par les fermiers qui les qualifient de «pestes.» Les fermes d'élevage aquatique ne sont pas la solution aux excès de la pêche, c'est au contraire un stress et un poids supplémentaires qui frappent les populations de poissons sauvages dans les mers.

    Beaucoup de gens mangent moins de viande rouge mais davantage de poisson. Certains vont même jusqu'à penser que l'humanité sera condamnée si elle ne pouvait plus consommer de poisson. Quelle est votre opinion à ce sujet?

    Les poissons vont certainement sombrer à cause de l'humanité. Nous sommes littéralement en train d'amener les poissons au bord de l'extinction et pire encore. J'ai toujours trouvé risible que les gens pensent qu'ils peuvent manger du poisson tout en se disant végétariens. Les poissons ne sont pas des légumes, ce sont des animaux, des animaux sauvages.

    Dans notre monde où tout est lié, la disparition d'une espèce a une influence sur beaucoup d'autres. A votre avis, quelles seraient les conséquences écologiques si une espèce de baleine après l'autre venait à disparaître?

    Si nous ne parvenons pas à sauver les baleines, nous ne sauverons pas les océans, et si nous sauvons pas les océans nous ne pourrons pas nous sauver nous-mêmes.

    Et quelle est votre réaction au fait que les baleines, des animaux non humains qui ont peuplé la planète bien avant les humains, soient massacrées, avec la bénédiction officielle et même la protection de certaines nations?

    Les humains sont des prédateurs en tant qu'espèce, mais ce qui est plus inquiétant, c'est que cette espèce humaine se comporte comme si elle était au-dessus des lois de l'écologie. Toute espèce qui ne vit pas en conformité avec les lois écologiques est une espèce en voie de perdition et d'extinction.
    Nous devons vivre conformément à la loi régissant la diversité et l'interdépendance et celle de la limite des ressources. Nous devons préserver la diversité et valoriser l'interdépendance et aussi réaliser qu'il y a des limites à la croissance.

    Comme nous l'avons vu, le mot ‘sanctuaire' n'a pas grande signification de nos jours. Les pêcheurs et les chasseurs de baleine font en gros ce qu'ils veulent. Quelles sont les perspectives relativement à un soutien international pour que les sanctuaires soient protégés efficacement par des autorités neutres comme les organisations non gouvernementales, les corps de police nationaux ou la Marine?

    Il y a pléthore de lois et règlements internationaux, qui ne sont pas appliqués. Il y a des centaines de sanctuaires marins, mais peu d'entre eux sont de vrais sanctuaires, qui ne sont pas seulement des noms. Il semble qu'il y ait une absence de volonté au niveau international ou de motivation de la part des gouvernements nationaux d'appliquer les lois et de protéger les sanctuaires.
    Les corporations de pêche manient habilement l'argument financier et les politiciens et les bureaucrates se laissent aisément séduire par cet aspect. Il y a de grands enjeux financiers liés au pillage des mers et peu de motivation pour les protéger.

    Vous êtes un expert de la faune marine. Quel avenir, si toutefois il y en a un, les poissons et mammifères marins ont-ils dans des océans sillonnés par les chalutiers et si fortement pollués par les produits toxiques et le bruit?

    Aucun avenir, et si la vie dans les mers n'en a pas , alors nous n'en avons pas non plus. Les océans nous donnent bien davantage que de la nourriture. Ils sont la source de 80% de notre oxygène. Ils alimentent l'air que nous respirons. Nous pouvons bien survivre sans manger du poisson, mais nous ne pouvons pas survivre sans oxygène.
    La diminution du nombre de baleines, ajoutée au réchauffement de la planète et à la diminution de la couche d'ozone, a des conséquences irréversibles pour l'éco-système marin.
    L'oxygène produit par le phylo-plancton peut diminuer par le déséquilibre déclenché par l'extinction massive des poissons et l'extermination des baleines.
    Nous devons abolir l'exploitation commerciale de la faune marine. Les gens doivent arrêter de consommer du poisson. Certains verront dans cette déclaration une proposition radicale, mais elle est en réalité une condition de la conservation. Si nous continuons de piller brutalement la faune marine et la souiller, les océans vont mourir, et cela se produira prochainement.

     


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    "En secourant par exemple un insecte
    qui se trouve menacé,
    je ne fais rien d'autre que d'essayer de restituer
    aux animaux dans leur ensemble
    un peu de la dette coupable, toujours renouvelée,
    que les hommes ont contractée envers eux."

    Albert Schweitzer-La civilisation et l'éthique

    (1875 -1965)
    Médecin, théologien protestant et musicologue français
    Prix Nobel de la paix 1954

     


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