• 37,2 le matin (à l'ombre)...C'est normal ?

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    Sommes-nous prêts à consommer mieux ? Moins ? Pour préserver ce qui peut l'être de cette planète amochée ? Pour corriger les effroyables inégalités qui subsistent entre des occidentaux gavés et des milliards d'êtres humains ?

    Est-il concevable de sortir des crises économique, sociale, écologique en employant de vieux modèles productivistes et surconsuméristes ? Ces vieux schémas du passé, pollueurs, gaspilleurs ?

    Ces questions font l'objet du dossier du dernier numéro de Terra Economica (n° 2 nouvelle formule), mensuel désormais en vente en kiosques et non plus uniquement sur abonnement.

    Pour te donner un avant-goût de la qualité de ce magazine, je te livre un article court rédigé par Stéphane Hallegatte, un économiste climatologue, membre de la délégation française qui approuva le 4ème rapport du GIEC. 
                   

    Le climat ? Une histoire de dés pipés.

    Pourquoi a-t-il fait aussi froid cet hiver alors qu’on nous répète que les températures à la surface du globe montent ? Et ces tempêtes à répétition, sont-elles un signe du réchauffement ? Et cette terrible canicule en Australie, est-elle due au changement climatique ?  

    A chaque fois qu’un événement météo remarquable se produit quelque part – canicule, tempête, inondation –, on se pose la question du rôle du changement climatique. 
     

    Entêtés, les climatologues donnent toujours la même réponse : quand on parle de climat, un événement n’a aucune signification. 

    Seules comptent les répétitions. Ainsi, une canicule – disons celle de 2003 – n’est pas une preuve que le climat change : un tel événement, même s’il est inédit et improbable, n’est pas impossible dans un climat non perturbé par l’homme.
    En revanche, le fait que l’on trouve dans les douze dernières années (1997-2008) les dix les plus chaudes depuis que l’on fait des mesures dans le monde est quasiment impossible en l’absence d’un réchauffement global. 
     

    De la même façon, le froid et la neige de cet hiver ne signifient pas que le climat se refroidit.  

    Au contraire, l’observation qu’il y a de moins en moins souvent de tels hivers rigoureux est une indication qu’il se réchauffe.

    Pour mieux comprendre, imaginez que la température chaque saison est donnée par un lancer de dé. Quand le dé tombe sur 1, il fait beaucoup plus froid que la normale ; quand c’est sur 6, il fait vraiment plus chaud. Le changement climatique, c’est l’activité humaine qui pipe le dé. 
     

    Il donne alors plus souvent des 4, 5 et 6, et moins de 1, 2 et 3. Il a donc tendance à faire de plus en plus chaud. ça ne veut pas dire qu’il ne donne plus jamais de 1.
    Nous en avons tiré un cet hiver, et nous nous sommes retrouvés avec 30 cm de neige à Marseille. Mais plus souvent, le dé donne des 6 et des canicules, comme à l’été 2003 et 2006.
     

    Cette image permet aussi d’expliquer pourquoi l’on est capable de dire que le climat sera différent en 2070, alors qu’on ne sait pas quel temps il fera dans quinze jours… Comme avec un dé pipé, on sait qu’on aura à l’avenir de plus en plus de 6 et de fortes températures, mais on ne peut deviner ce qui va sortir pour chaque lancer.
    La mauvaise nouvelle, c’est qu’il existe une différence notable entre un dé pipé et le changement climatique.
    A l’avenir, ce dernier nous apportera quelques surprises, comme celle de voir notre dé donner des 7 ou des 8, c’est-à dire des conditions météorologiques aujourd’hui inconnues et avec lesquelles il faudra apprendre à vivre.


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