• n10

    C'est du bon travail, il ne sera pas vain. L'initiative demande à être poursuivie car il en est ainsi de tous les grands mouvements de résistance. Les résistants de la première heure sont très minoritaires mais ils ne sont pas découragés par l'ampleur de la tâche. Montrant l'exemple, ils prouvent que ce qui était alors impensable bascule dans l'ordre du possible.
    Tous les sangliers de France doivent prendre la relève de Désiré, tombé au champ d'horreur lundi 24 octobre du côté de Saint-Agnan, mégalopole délirante (120 habitants quand le temps n'est pas trop à l'humide) de l'Aisne.
    Oui Désiré ! Que ton acte généreux soit reproduis par les tiens afin de bouter cette racaille des talus hors de nos campagnes et de nos forêts, rendant à nos taillis et futaies une tranquillité bien méritée.

    Apercevant un viandard qui se contentait de surveiller une battue en position assise, dans le massif forestier de la Grange-aux-Bois (c'était entre 13 et 14 heures, ceci explique peut-être cela), Désiré le contourna afin de le prendre à revers et fonça sur lui.
    Le percutant au niveau des omoplates, il le sécha proprement, occasionnant au chasseur des plaies sévères qui ont obligé les secours à le conduire à l'hosto de Château-Thierry.
    Les (con)génères du tamponné ont rappliqué à toute vitesse et ont exécuté Désiré, au mitan d'un automne prometteur en glands.
    R.I.P. Désiré.


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  • EUS

    Eus, dans les Pyrénées-Orientales, est un village absolument charmant mais le problème, c'est qu'il est à l'image de tous les villages de France : ses alentours sont infréquentables pendant la saison de chasse. Il y a de la racaille des talus partout et en plus, compte-tenu de la moyenne d'âge des effectifs des viandards, elle a tendance à sucrer les fraises. Un mauvais coup est donc vite arrivé.
    Tant que ça reste confiné au périmètre de la milice des campagnes, ça reste jouable et c'est même plaisant mais ce n'est pas assuré.

    Les mauvaises langues disent qu'une consommation excessive de boissons fermentées serait à l'origine de toutes ces maladresses et bavures. C'est possible, mais je te signale que dans tous les sports, on trouve également des cas de dopage. La chasse est un sport comme un autre, avec ses tricheurs qui sirotent sec pour se donner du courage et montrer qui a la plus grosse.
    Tu vois un chasseur descendre 50 cl de thé à l'orange toi ? Et becqueter, pendant les pauses (c'est un sport très exigeant physiquement donc il y a pas mal de pauses) des gaufrettes à la framboise ?
    Pourquoi ai-je parlé d'Eus au fait ? Ah oui, samedi 22 octobre, un petit camarade de jeu a aimablement truffé de plombs la cuisse de son pote (66 balais). S'il avait visé un poil plus haut, c'est à dire son cul, on aurait pu dire, au sens propre du mot, et sans exagérer, que la victime avait pété les plombs.
    En tout cas, elle a eu droit à un voyage gratos en hélico, direction l'hosto de Perpignan. Le personnel hospitalier lui a aussitôt donné ce délicat surnom : l'homme de fer.

     


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  • lapin

    -Papa, t'es sûr que je dois y aller avec toi ?
    -Evidemment, ça te fera du bien.
    -Mais, tu sais que j'aime pas tu...
    -Recommence pas avec ça ! Ta mère elle s'en fout peut-être mais moi, j'ai pas envie que tu deviennes pédé et écolo en plus!
    -C'est pas trop mon truc...
    -M'en branle ! Dans la famille, la chasse, on l'a dans la peau depuis longtemps, ton grand-père m'a donné ce goût, je ferai pareil avec toi, allez prépare-toi et magne-toi...

    Feuchy (dans la colle), à proximité d'Arras, dimanche 23 octobre.
    En voulant dégommer un lapin, un chasseur a arrosé de plombs son fils qui l'accompagnait.
    Faire naître des vocations, c'est pas évident.


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  • palo

    Les circonstances qui entourent cet accident de chasse sont floues, ma chère Constance. Des détails, on n'en a pas bézef. On sait simplement qu'il s'est amoureusement placé une bastos dans l'abdomen alors qu'il se trouvait dans un endroit à peine plus spacieux que des chiottes, sa palombière.
    Une palombière, fourbi en bois qui sent les aiselles et la vinasse, c'est pas un palace. En principe, à l'intérieur, tu économises tes gestes et tes déplacements.
    Comment s'est-il fait ça, mystère et boule de gomme ? Déjà, on sait que ce n'est parce qu'un animal l'aurait chargé (ou alors un moustique ?). Un ricochet ? C'est très improbable. Et je le vois mal ranger son fusil dans son calbute.
    La seule explication qui me vient à l'esprit serait qu'il se serait endormi avec son flingue en bandoulière, chargé (son flingue, c'est sûr, lui, on ne sait pas encore) et qu'à la suite d'un faux mouvement, un coup de feu serait parti.
    Tout ça pour dire que les secours qui interviennent en milieu périlleux ont été obligé d'aller chercher l'autre zouave hébété là-haut.
    C'était à Grand-Brassac (Dordogne), dimanche 23 octobre. On a appris par la suite que la palombière avait été placée en garde à vue.


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  • TRAIN

    De septembre à mars, ils sont partout, dans les chemins creux, sur le bord des routes, à proximité des habitations, près des stades de foot, le long des sentiers de randonnée, derrières les haies, escaladant les clôtures, entrant dans les champs, pour satisfaire leur passion et faire chier, autant que faire se peut, ceux qui n'ont pas le goût de tuer pour s'amuser.
    On parle bien des chasseurs, de la racaille des talus, postée toujours là où on n'aimerait pas qu'elle soit, s'attendant à en prendre une vu la maladresse et l'inconscience de ces types.
    Si tu penses être plus peinard en prenant le train, tu te goures. Tu vas les croiser et tu risques, ce faisant, de te faire allumer. Surtout quand ils traquent le gros gibier, le sanglier notamment. Une balle Brenekke, par exemple, fait du 450 mètres seconde et a une portée de plusieurs kilomètres. Tu crois vraiment que le viandard va se poser la question de savoir si son tir foireux ne va pas finir dans ta tête, toi qui sommeille dans ton siège, plusieurs centaines de mètres plus loin en contrebas ?

    Dimanche 23 octobre, du côté d'Argagnon (Pyrénées-Atlantiques), des chasseurs avaient décidé, après le déjeuner, d'organiser une battue au sanglier près de la voie ferrée qui relie Pau à Orthez. Faut vraiment qu'ils n'aient eu que ça à foutre, surtout que cette voie ferrée, elle n'est pas vraiment désaffectée. Même le garde-chasse du coin était contre, c'est dire.
    Un chasseur marchait le long des rails pour sécuriser la zone de battue. On se demande bien ce qu'il essayait de faire d'ailleurs. Faire traverser les chiens ? Ne pas leur permettre de traverser ? Sonner du clairon en entendant un train arriver pour demander à ses potes de cesser leur traque ?
    Bref, un TER a déboulé, à 120 km/h. Apercevant des hommes sur les voies, il a klaxonné, évidemment.
    Y'en a un qui a glissé et qui est tombé. Il a été happé par le train.
    Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? A toujours imposer leur présence mortifère en tous lieux et à tout moment (à quand une battue organisée à proximité des pistes d'un aéroport tiens ?), les viandards n'obtiennent que mépris.


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