• merle_noir_

    Le merle

    Un oiseau siffle dans les branches
    Et sautille, gai, plein d’espoir,
    Sur les herbes, de givre blanches,
    En bottes jaunes, en frac noir.

    C’est un merle, chanteur crédule,
    Ignorant du calendrier,
    Qui rêve soleil, et module
    L’hymne d’avril en février.

    Lustrant son aile qu’il essuie,
    L’oiseau persiste en sa chanson ;
    Malgré neige, brouillard et pluie,
    Il croit à la jeune saison.

    Il gronde l’aube paresseuse
    De rester au lit si longtemps ;
    Et, gourmandant la fleur frileuse,
    Met en demeure le printemps.

    A la nature il se confie,
    Car son instinct pressent la loi.
    Qui rit de ta philosophie,
    Beau merle, est moins sage que toi !

    Théophile Gautier


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  • murcia

    La toromafia nous refait le coup d'Haïti. L'année dernière, elle avait organisé une corrida de bienfaisance (sic), pendant le week-end de l'Ascension, au bénéfice des victimes du séisme qui avait frappé Haïti.
    La toromafia, elle kiffe les tremblements de terre. Elle en profite à donf...Ce n'est que du bonheur pour elle. La décence, elle ne connaît pas, forcément.
    Cette fois, c'est en Espagne que ça va se passer, à Murcia exactement. Le 11 mai dernier, un tremblement de terre (de magnitude 5.1) avait touché Lorca, une ville proche de Murcia, faisant 9 morts et plusieurs dizaines de blessés.
    Lorca est sens dessus dessous, les dommages matériels sont très importants.
    Alors, la toromafia fait tourner la lessiveuse à mauvaise conscience et organise une corrida de bienfaisance le 3 juillet prochain à Murcia et c'est le tueur Enrique Ponce qui s'y colle pour faire rougir les biffetons.
    Tu penses bien que les copains du coin ne sont pas vraiment ravis de la chose et ils organisent un rassemblement devant la place de torture ce même jour, à 18h30.

     


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  • beagle_actu

    C'est l'histoire d'un type vraiment pas net qui prenait goût à faire souffrir ses animaux de compagnie et endossait volontiers, sans qu'on l'y oblige, des habits de bourreau.
    En mars dernier, il a été pris en flagrant délit de maltraitance. Et le mot est faible ! Il cognait sa petite chienne beagle âgée de 3 ans, appelée Chanel, avec une barre de fer.
    Prévenus par les voisins, les gendarmes ont trouvé au domicile du couple un toutou baignant dans son sang, avec des plaies ouvertes à la tête et à l'épaule.
    Chanel a été confisquée et placée dans un refuge et s'est remise de ses blessures.
    Ce couple avait pris l'habitude de frapper régulièrement Chanel et un autre toutou, un beagle mâle du même âge.
    La justice est passée, plutôt sévèrement d'ailleurs. 
    Le tortionnaire a pris 6 mois de cabane dont 2 ferme, avec une mise à l’épreuve de deux ans avec suivi psychologique.
    Le TGI de Cambrai a également prononcé la confiscation définitive de ses deux chiens ainsi que l’interdiction de détenir des animaux.

    C'est un jugement exemplaire, qui manifeste le fait que l'animal, domestiqué ou apprivoisé, n'est plus vraiment considéré comme un bien meuble, comme une chose dont disposerait à sa guise un propriétaire.

    Figure-toi que je connais, et que tu connais, des types tout aussi barrés, vicieux jusqu'à l'os, qui torturent et achèvent ensuite des animaux domestiqués au vu et au su de tout le monde...Et personne ne dit rien. Il y en a même qui trouvent cela parfairement normal voire chouette !
    Pire...Ils habillent leur vice de guenilles esthético-morales quant à leur liberté d'exercer leur emprise d'humain sur ces pauvres animaux.
    Je veux parler évidemment de ces baltringues costumés qui mettent au supplice, semaine après semaine, des toros dans une arène.
    Sais-tu pourquoi ils ont le droit d'agir ainsi sans risquer la taule et une mise à l'épreuve ?
    Parce que d'autres, avant eux, il y a longtemps, l'ont fait et ont été suivis par d'autres, avec application, dans cet art de faire souffrir.

    Cela tient à peu de chose... S'il avait habité Nîmes ou Bayonne, le propriétaire de Chanel aurait pu se passer les nerfs sur un veau et jouir de sa détresse sans craindre les foudres de la justice.
    Mais non, il était dans le nord, là où il n'y a pas de tradition ininterrompue visant à cogner un chien avec une barre de fer.


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  •  patrimoine_corrida

    Elisabeth Hardouin-Fugier, professeur des universités, historienne de l'art et des mentalités, a commenté le rapport qui a conduit à la reconnaissance de la corrida comme patrimoine immatériel cultutel de la France.
    Tu liras l'intégralité de cette analyse ici http://pression-ethique-anti-corrida-europe.over-blog.com/article-analyse-par-elisabeth-hardouin-fugier-du-rapport-tauromachie-immaterielle-75805446.html

    Voici quelques extraits :

    "Une interprétation domine le RAPPORT.
    Cette vue  poético-littéraire se réfère surtout ( IV, 44 ; V,9, X, 30 ) au Miroir de la Tauromachie de M. Leiris (1937), aujourd’hui supplantée par des discours de nature esthétique et écologique ou tout simplement une jouissance intense, de type sadique, parfois avouée.

    I- LA CORRIDA MAGNIFIÉE
    A- UN RAPPORT POÉTIQUE 
    1- ARCHAÏSME VALORISANT 

    Leiris, écrivain de talent, signe comme ethnologue mais écrit le Miroir de la Tauromachie comme poète ; il détecte dans la corrida  des traits de magie, d’alchimie et d’archaïsme sacrificiel, thèmes à la mode  après Montherlant.  Au début du XXème siècle, une archéologie méridionale prometteuse et féconde, prétend situer la corrida dans la « nuit des temps » (III, 19), confondant l’ancienneté du taureau avec celle de la corrida, régulée en 1796. Une « civilisation méditerranéenne »,  (V, 9,10)  pare la corrida d’une « éminente valeur symbolique depuis la plus haute antiquité » (VIII, 2), de valeur « de sacrifice » (VI 6), et même fusionnelle : « s’identifie à lui » (IV, 34-5).

    Leiris avoue son détachement, voire son mépris de la corrida dès l’après-guerre : « j’ai fini par liquider l’amour de la corrida...devenue « grotesque boucherie ».
    Ni les archéologues, ni même l’aficion ne croient plus en cette fausse archéologie dénoncée aujourd’hui par l’aficion dans l’article Mithra du dictionnaire de référence a « les aficionados...ont tort » (la Tauromachie, Histoire et dictionnaire, R. Laffont, 2003, p. 652).

    Loin d’être un sacrifice, la corrida reproduit minutieusement les rites des exécutions publiques avec supplice, aujourd’hui bien documentées par les historiens : on y retrouve encore les rites judiciaires solennels, et les modes d’exécution, en particulier les « supplices additionnels » infligés aux condamnés, pour le taureau les banderilles de feu, (aujourd’hui appelées « veuves ») et jusqu’à l’inversion de la foule invectivant (jadis l’exécuteur, aujourd’hui le torero) ratant le coup fatal, comme pour s’innocenter d’être venu jouir, comme nos ancêtres,  d’une mise à mort avec supplice."

     


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  • lamartine

    Ces hommes pour apaiser leur faim
    N'ont pas assez des fruits que Dieu mit sous leur main.
    Par un crime envers Dieu, dont frémit la Nature,
    Ils demandent au sang une autre nourriture. 
    Dans leurs cités fangeuses, il coule par ruisseaux
    Les cadavres y sont étalés en monceaux. 
    Ils traînent par les pieds, des fleurs de la prairie, 
    L'innocente brebis que leur main a nourrie.
    Et sous l'oeil de l'agneau l'égorgeant sans remords,
    Ils savourent ses chairs et vivent de la mort. 
    De cruels aliments incessamment repus, 
    Toute pitié s'effaça en leurs coeurs corrompus. 
    Le meurtre par milliers s'appelle une victoire, 
    C'est en lettres de sang que l'on écrit la gloire.

    Alphonse de Lamartine


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