• Ángel Luis Prados est peón, c'est à dire un indigent au service d'un matador, comme un larbin spécial.
    Son taf, c'est de poser des bâtons longs de 80 cm se terminant par des harpons dans le dos du toro.
    C'est pour ça qu'il est dénommé banderillero.

    Ángel Luis Prados ne se mettra plus en bermuda. Ni en short, ni en maillot de bain, d'ailleurs.
    Il va les fourguer aux petits frères des Pauvres.

    Car ce subalterne vicieux n'a plus de cuisse droite.
    Samedi 30 août, dans l'arène de Linares (Jaén), il faisait le pitre sanglant avec le sixième animal de l'après-midi, le charcutant pour qu'il soit exécuté ensuite par Cayetano.

    La bestiole torturée lui a collé un coup de tête si monumental que cette poupée à l'intelligence raréfiée a valdingué dans les airs comme une feuille morte (... Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi et le vent du nord les emporte dans la nuit froide de l'oubli ...) puis est retombée inerte, comme crevée.

    Mourru ? Claqui ? Canné ?  Non, il a survécu, mais dans quel état !

    Fallait pas être une âme sensible quand on lui a ôté son collant rose. Il s'est chopé 3 trajectoires de 20 et 30 cm dans la cuisse. Les plaies sont tellement larges qu'on peut y loger un ballon de rugby.
    Tout a été balayé par les flots impétueux de la corne (c'est chiadé comme style, hein ?).

    Fracture du fémur, rotule en vrac, destruction complète des muscles, arrachage en règle de la veine saphène et, ce qui couronne le tout, si je puis dire, atomisation de l'artère poplitée, ce qui risquait de conduire le pantin désarticulé à la thrombose.

    Inutile de te préciser que l'ambulance qui l'a transporté à l'hosto de Jaén a brûlé les feux rouges !

    Le chirurgien qui a opéré Ángel Luis Prados a indiqué qu'il n'était pas près de revoir un tel truc.



    votre commentaire
  •  

    Chris est un familier très apprécié de ces lieux. Il milite au CRAC (Comité radicalement anti-corrida).

    Il m'a fait parvenir l'intégralité de la réaction du Dalaï-Lama sur la question de la corrida.

    Notre ami a profité de la visite de cet homme en notre beau pays pour lui demander son appréciation sur cette tradition très conne et singulièrement cruelle.
    Le Dalaï-Lama , par l'intermédiaire de son disciple et traducteur (et par ailleurs écrivain) Matthieu Ricard, a répondu.

    Sa réponse est sans ambiguïté. Elle se sert de termes moins imagés que les miens mais elle claire comme de l'eau de roche.

    Tu remarqueras que les plus grands hommes, les plus dignes, les meilleurs d'entre nous, les Victor Hugo, Gandhi, Schweitzer, Théodore Monod se sont élevés fermement contre les sacrifices et les souffrances perverses que les hommes (mais méritent-ils cette qualité ?) infligent aux animaux.

    Le Dalaï-Lama est de ceux-là.

    En face, ils ont Antonio Bandalez, artiste-peintre mondialement connu du 3ème étage de l'immeuble B de la cité des Tamaris à Nîmes.
    Cet aficionado célèbre (pour sa descente) a notamment déclaré : « Je peins, entre 16 heures et 17heures, car avant je fais la sieste, putain fait trop chaud, des œuvres belles comme une carotide qu'on tranche.»

    Mais nous ne saurions oublier Adam Delamer, psychologue et philosophe réputé (pour son gratin dauphinois) qui a ainsi sèchement répondu suite à l'interpellation d'un anti-corrida alors qu'il finissait sa cassolette de noix de pétoncles dans un restaurant de Bayonne : « Toi ta gueule, la corrida, c'est pas pour les pédés. »

    Voici donc la bafouille du Dalaï-Lama . Les photos qui illustrent cet article ont été prises lors de la manif' de Dax .

    « Aujourd'hui, alors qu'on assiste à une montée en puissance de la reconnaissance des Droits de l'Homme, il y a, au niveau mondial, une prise de conscience de plus en plus grande d'un besoin pour une protection, non seulement de l'environnement, mais aussi des animaux et une prise en compte de leurs droits.
     
    Malheureusement, il y a encore des gens qui, non seulement n'acceptent pas cette idée, mais qui considèrent que c'est un plaisir de chasser et de combattre des animaux avec à la clef, la mort douloureuse de ces animaux.

    Cela semble en contradiction avec l'esprit d'équanimité qui est en train de se développer de nos jours dans les sociétés.

    Je suis intimement persuadé que les êtres humains sont par nature fondamentalement bons, et je pense que nous devrions non seulement maintenir des relations affables et paisibles avec nos congénères mais qu'il est très important d'étendre la même sorte de sollicitude à l'environnement et aux animaux qui vivent naturellement en harmonie avec ce dernier.
    Quand j'étais adolescent, étudiant le Bouddhisme au Tibet, on m'a inculqué qu'il était important d'adopter un comportement consistant à se soucier d'autrui.

    Une telle pratique de la non-violence s'applique à tous les êtres sensibles, à tout être vivant qui possède un esprit comme nous le reconnaissons dans le Bouddhisme.
    Et là où il y a un esprit, il y a des sensations telles que la peine, le plaisir et la joie.
       
    Aucun être sensible ne cherche la souffrance, bien au contraire, tous recherchent le bonheur.
    Comme nous partageons avec eux ces mêmes sensations de base, nous, en tant qu'êtres humains rationnels, avons l'obligation de contribuer, dans toute la mesure du possible, au bonheur des autres espèces et de faire de notre mieux pour soulager leurs peurs et leurs souffrances.

    C'est pourquoi je suis heureux d'apporter mon soutien à cette association française qui lutte contre la corrida. »


    votre commentaire
  •  

    « Océans » : le monde de la mer doit être vu par les yeux de ses créatures.
     
    Ce film ne sortira en salles qu'à l'automne 2009 ; d'ailleurs, le tournage n'est pas achevé puisque Jacques Perrin et son équipe se sont jurés, avant la fin de l'année, de filmer un évènement jamais vu ou aperçu par l'œil humain :
    la naissance de la baleine à bosse, en Polynésie.
     
    Cette réalisation de J. Perrin  (« Microcosmos », « Le Peuple migrateur »)  qui ne se veut pas un documentaire animalier ni un reportage, transcende tous les genres.
     
    Au-delà d'être le fruit d'étonnantes prouesses techniques, de dépasser tout ce qui s'est fait en la matière, de bénéficier de moyens et d'un  budget énormes (5 années de production, 50 millions d'euros), «  Océans », odyssée fiévreuse proche de la perfection,  se veut également
    étonnement devant la manifestation de vie du moindre petit organisme marin qui participe à la richesse de la mer.
     
    Jacques Perrin a cité ce propos de l
    'ornithologue Jean Dorst  qui lui disait : "Aimez les choses, après vous apprendrez à les connaître."
     
    Apprendre à les connaître, certes. Mais les respecter surtout.
     
    J'ai du mal à  savoir si, depuis Cousteau, la considération des gens s'est appréciée vis-à-vis des animaux, petits et grands, qui peuplent les bords de mer, les estrans ou les immensités océaniques.
     
    Concernant les dauphins ? Les baleines ? Les requins ? Oui... Encore que...
     
    Et le thon ? La langoustine ? Le crabe ? La méduse ? 

    Pauvre méduse, vilipendée, détestée. Elle gâche les vacances, irrite les épidermes dorés, échouant là où les courants la portent, véritable bénéficiaire, elle, du réchauffement climatique et de la disparition de ses prédateurs naturels. 
    Pauvre méduse. Tu ne suscites que dégoût et inquiétude.
     
    C'est à toi que je dédie cet article et ces quelques phrases extraites de la Déclaration universelle des droits de l'animal.
     
    "Considérant que la vie est une, tous les êtres vivants ayant une origine commune et s'étant différenciés au cours de l'évolution des espèces.
    Considérant que tout être vivant possède des droits naturels, et que tout animal doté d'un système nerveux possède des droits particuliers.
    Considérant que le mépris, voire la simple méconnaissance de ces droits naturels  provoque de graves atteintes à la nature et conduisent l'homme à commettre des crimes envers les animaux.
    Considérant que la coexistence des espèces dans le monde implique la reconnaissance par l'espèce humaine du droit à l'existence des autres espèces animales.
    Considérant que le respect des animaux est inséparable du respect des hommes entre eux
     
    Il est proclamé ce qui suit :

    Article 2

     
    Toute vie animale a droit au respect."
      
     

     


    2 commentaires
  •    
    Christian Segonne : http://www.nature-photo.fr

     

    L'acte fondateur pourrait être celui-là.

    Alors qu'il avait à peine deux ans, Olivier (le prénom n'a pas été changé et pourquoi, d'ailleurs, tu voudrais que je le change ?) a vécu une scène traumatisante.

    Lors d'un barbecue, un proche de la famille lui a arraché son doudou des mains,  un lapin blanc en peluche, et l'a découpé en lanières avec le couteau à viande.
    Il a balancé le tas informe dans les braises et a retiré les bouts de doudou carbonisés qu'il a mélangés avec du verre pilé.

    Il a ensuite forcé le labrador de la maison à tout bouffer. Ce dernier est mort dans des souffrances abominables.

    Sous les yeux de l'enfant.

    Pour finir, cet homme infâme a humilié le papa d'Olivier en gagnant les 2 parties de pétanque sur le score de 13-2 et 13-1.

    Je suppute. A donf, que je suppute.

    Sinon,  comment expliquer autrement, Armand, le triste destin qui est celui d'Olivier S., apprenti tueur en série  ?

    Olivier a un peu plus de 15 ans (merci Michelle, pour l'info !) et crèche en Seine-Maritime.
    Cela fait 3 ans que Taupette, c'est son surnom  chou, a la passion du piégeage.

    « J'ai commencé avec les taupes » explique t-il ; « ça m'est venu comme ça, j'ai demandé à ma mère de m'acheter des pièges à taupes et j'ai essayé . »
    Au début, Taupette a un peu galéré car les bestioles étaient rétives à se laisser prendre par cet adolescent qui  a donc abandonné l'idée de se tirer sur la nouille, comme un ado normalement constitué, pour faire le choix de donner la mort.

    « Ce genre de passion n'est vraiment pas courant chez un jeune de cet âge », confirme un technicien à la Fédération départementale des chasseurs de Seine-Maritime à Belleville-en-Caux.

    Aujourd'hui, Taupette est rouge de plaisir quand il présente son tableau de chasse : plus de trois cents taupes, une vingtaine de renards, des corneilles, des pies, des ragondins etc.
    Car cet attardé a eu la passion du renard et a été obligé de suivre une formation de piégeur agréé.

    Muni de ce précieux viatique, il peut désormais passer pour l'ennemi absolu de l'animal puisqu'il vient en plus d'obtenir son BEPA élevage de gibier avant d'intégrer, à la rentrée, un lycée agricole.

     

     


    votre commentaire

  • L'animal.

    Stock inépuisable parce que entièrement fabriqué et artificiellement alimenté, son exploitation est par le fait prise dans une spirale sans fin.

    Inventer sans cesse de nouveaux produits dans des domaines apparemment aussi divers que la mode, le goût, le médicament et le jeu, multiplier les combinaisons, imaginer les utilisations toujours plus nombreuses de son corps, un accroissement toujours plus étendu de son organisme, tel est le programme où se fomente la réduction de l'animal à un fonds.

    Ces usages sociaux  constituent la part maudite d'une négociation culturelle dans laquelle nous affirmons notre différence.

    Plus les activités qui utilisent l'animal sont gratuites et plus les bénéfices qui en sont issus relèvent du luxe et de l'inutilité, plus ils portent la marque du culturel-argument qui fonctionne comme légitimation dernière de cette dilapidation.

    On pourrait dire que l'homme se comporte à l'égard de l'animal comme un parvenu.

    Florence Burgat – Animal, mon prochain – Editions Odile Jacob.


     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires